Édouard Philippe recevra lundi soir à Matignon le tandem de l'exécutif local corse, les élus nationalistes Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni, pour leur présenter le volet sur la Corse de la future réforme de la Constitution rapporte l’AFP.
Les deux hommes doivent être reçus lundi à 18 heures 30 pour que le Premier ministre, indique l’AFP, qui a entamé ce mardi une présentation aux responsables parlementaires des grandes lignes du projet, leur présente les arbitrages de l'exécutif.
Lors de sa visite sur l'île le 7 février, Emmanuel Macron s'était déclaré « favorable à ce que la Corse soit mentionnée dans la Constitution », répondant à l'une des principales revendications des nationalistes. Mais la rédaction exacte et les détails restent à arbitrer.
Négociations
Le principe de l'inscription d'un article spécifique consacré à la Corse dans la Constitution est acté : c'est ce qu'a annoncé ce mardi la ministre Jacqueline Gourault à l'issue d'une rencontre avec Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni à Ajaccio.
Ces derniers demandent une « habilitation générale et permanente » afin d'intervenir par les voies législatives ou réglementaires dans des domaines stratégiques comme le foncier, la fiscalité, la langue et le développement économique, sans demander l'avis du gouvernement: ce volet, qui s'annonce plus délicat, reste toutefois à négocier.
« La Constitution n’est pas une auberge espagnole »
Car l'inscription de la Corse dans la Constitution est un des sujets de friction entre l'exécutif et le président du Sénat Gérard Larcher, homme clé de la réforme en raison de l'appui nécessaire des 3/5e du Sénat à majorité de droite pour permettre une révision par la voie parlementaire.
« Le Sénat est extrêmement attaché à la non-fragmentation de la République. La Constitution n'est pas une auberge espagnole », a encore averti Gérard Larcher dans Le Figaro, lundi, à propos de la Corse.
Selon des sources gouvernementales confirmant une information du JDD, le projet de l'exécutif est de modifier l'article 72 de la Constitution portant sur les collectivités territoriales pour inscrire le volet corse.
Les élus nationalistes, qui ont largement remporté les élections en décembre, réclament pour leur part un statut d'autonomie régi par l'article 74, dévolu aux collectivités d'outre-mer.