La future délégation de service public maritime a donc été votée vendredi. Elle doit entrer en vigueur dès l'an prochain et pour deux ans seulement. Détails de ses caractéristiques.
Il y a eu d'abord des tests de marché. Entreprises, familles, touristes et autres usagers ont été sondés pour évaluer les besoins de déplacement. Pour connaître surtout ceux qui ne seraient pas « bien » couverts par des compagnies de transport privées. De là, on tire le « besoin de service public » un concept surveillé de près par l'Union européenne qui piste « les aides d'état injustifiées ».
De ces études, émerge le nouveau périmètre de la délégation de service public (DSP) et des compensations financières qui vont avec. Un vrai bouleversement. Coté transport de passagers, ça s'effondre, d'une DSP à l'autre, on passerait de 360 000 passagers par an couverts par le service public à 91 000. C'est quatre fois moins.
Une manière de dire que le privé fait bien les choses et que le service public ne s'en mêlera presque plus. Pierre Mattei, en juin, disait d'ailleurs sa satisfaction sur le plateau de Cuntrastu. « Nous sommes très satisfaits de la logique qui est mise en œuvre aujourd’hui. On vous respect de la réglementation et test de marché selon ce qui vous demande la Commission européenne… Que demande le peuple ? », indiquait-il alors.
Nouvelle grille tarifaire
Côté fret, les besoins en subventions s'affichent à la hausse : 1,3 million de mètres linéaires étaient aidés dans les dernières conventions, il faudra augmenter encore jusqu'à 1,7 million. Le consortium de Corsica Linea et la Méridionale n'ont pas fait de commentaire.
Une nouvelle grille tarifaire est prévue. Tarifs à la baisse -20 % pour le fret, -30 % pour les passagers s'ils sont résidents corses… Et c'est tout. Pour les autres rien n'est prévu. À débattre : cette DSP qui ne soutient plus que le fret sera-t-elle tenable pour les compagnies qui en auront la charge ? Certes, sa durée est courte, 15 mois, juste le temps de tester ce nouveau modèle. Et de faire aussi quelques économies ; l'office des transports en a besoin, il doit encore quelque 85 millions d'euros à la Corsica Ferries.