ACA - Bordeaux : au lendemain du match, une enquête ouverte pour violences aggravées et de nombreuses questions

Comment une soixantaine de supporters du FC Girondins de Bordeaux, pourtant interdits d'accès par arrêté préfectoral, ont-ils pu s'asseoir dans les gradins du stade François Coty, à l'occasion de la rencontre ACA - Bordeaux, lundi 21 août ? L'organisation et l'efficacité du contrôle sécuritaire est au centre de multiples interrogations.

Une belle affiche, deux équipes bien décidées à s'imposer et un stade François Coty plein de monde : la rencontre AC Ajaccio - Bordeaux, dans le cadre de la 3e journée de championnat de Ligue 2, promettait, en principe, un beau match.

Manqué : "comportements inacceptables", "regrettables" ou "scandaleux", à défaut des joueurs, ce sont finalement les bagarres en tribunes entre supporters qui ont marqué la soirée, au terme de laquelle les deux équipes se sont neutralisées 0 à 0.

C'est aux environs de la douzième minute que les échauffourées éclatent : une soixantaine de supporters bordelais, regroupés à l'Est de la tribune JB Poli, commencent à scander des chansons à la gloire de leur club, provoquant le courroux de supporters acéistes.

Des sièges, une échelle, et des projectiles divers sont notamment jetés, entraînant une dizaine de blessés légers, supporters et stadiers confondus. Quatre personnes sont évacuées en urgence relative vers le centre hospitalier d'Ajaccio.

Près d'une heure d'interruption de jeu

Des violences en tribunes qui sifflent presque aussitôt l'interruption du match. "Il est de notre devoir d'assurer la sécurité des acteurs, et donc forcément de les faire rentrer aux vestiaires en attendant que ça se calme", a témoigné au micro de beIN Sports l'arbitre, Gaël Angoula.

La "pause" durera finalement près d'une heure, le feu vert pour reprendre ayant été donné après que "le sous-préfet a mis les moyens pour évacuer ces 63 supporters bordelais", escortés hors du stade par des CRS, a continué l'arbitre. "À partir du moment où le sous-préfet a mis les moyens en œuvre pour nous le permettre, on se range derrière son avis et on reprend la rencontre."

Le reste du match s'est déroulé sans accroc. Mais avant même le coup de sifflet final, les questions et indignations, notamment côté ajaccien, étaient nombreuses.

Comment ces supporters bordelais, pourtant interdits d'accès au stade et ses alentours, et même aux infrastructures portuaire et aéroportuaire de la ville par le biais d'un arrêté préfectoral issu le 18 août, ont-ils pu pénétrer aussi facilement en tribunes ? Selon nos informations, ils seraient rentrés par petits groupes dans le stade, munis de billets et pour certains portants des maillots de l'ACA, et se seraient rejoints en gradins quelques minutes après le coup d'envoi.

"Comment ont-ils pu rentrer dans le stade ?"

"Ils arrivent en nombre, on le voit sur les vidéos, s'est indigné le coach de l'ACA Olivier Pantaloni auprès de beIN Sports. Comment ont-ils pu rentrer dans le stade ? Comment, en arrivant en masse, alors qu'il y a cinq camions de gendarmerie dehors, comment peut-on les laisser passer comme ça ? Il y a des choses qui me dépassent, souffle-t-il, mais je n'ai pas tous les tenants et les aboutissants. Quoi qu'il en soit, c'est regrettable, voire scandaleux, d'en arriver là."

ll y a des choses qui me dépassent, mais je n'ai pas tous les tenants et les aboutissants.

Olivier Pantaloni

Même question pour le premier adjoint à la mairie d'Ajaccio, Alexandre Farina. "Comment malgré un arrêté préfectoral leur interdisant l’accès au stade, 63 ultras bordelais ont pu arriver à Ajaccio et jusqu’au stade de Timizzolu, y rentrer et s’installer dans une tribune familiale ajaccienne ? C’est encore la faute de l’Orsi Ribelli ?", a-t-il ironisé sur ses réseaux sociaux, dénonçant une situation "inadmissible et intolérable qui nécessitera des réponses claires".

Interrogé dans la soirée par beIN Sports sur cette question, le délégué du match a admis ne pas être en mesure de répondre sur l'entrée des supporters des Girondins dans le stade "pour le moment", mais a assuré "qu'une enquête sera faite".

Deux réunions préparatoires de sécurité avaient été organisées en amont du match. Selon nos informations, et depuis plusieurs jours, des policiers étaient bien au courant que des supporters bordelais se trouvaient à Ajaccio, malgré l'interdiction.

Pour rappel, pour justifier l'arrêté d'interdiction, les services de l’État s’étaient notamment appuyés "sur le contentieux ancien entre l’ACA et le FCB, et notamment les incidents de 2014" et les "sur les nombreux incidents recensés lors de la saison 2022/2023 de Ligue 1 ayant impliqué des supporters ultras de l’ACA". 

Une enquête ouverte par le parquet

Contacté, le parquet d'Ajaccio confirme ce mardi l'ouverture d'une enquête sous le chef de violences aggravées au sein d'une enceinte sportive, confiée à la sûreté départementale d'Ajaccio.

Le procureur de la République d'Ajaccio, Nicolas Septe, précise attendre "d'éventuels dépôts de plainte".

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