Dans la nuit du 22 au 23 mars, la mairie d'Afa a été incendiée. Un tag « GCC » a été retrouvé sur la façade de la bâtisse.
Dans la nuit du 22 au 23 mars, la mairie d'Afa a été incendiée, de plus une bouteille de gaz a été retrouvée devant la porte d'entrée. Un tag « GCC » -pour Ghjuventu clandestina corsa- a été retrouvé sur la façade de la bâtisse. Les gendarmes étaient sur place tôt dans la matinée pour procéder aux premières constatations.
Les faits se sont déroulés à 1h03 du matin, quelques minutes après l'extinction de l'éclairage public, ainsi qu'en attestent les caméras de vidéosurveillance.
Selon le procureur de la République d'Ajaccio, Nicolas Septe, une enquête a été ouverte pour destruction par un moyen dangereux pour les personnes. Les investigations ont été confiées à la brigade recherche d'Ajaccio et à la section recherches de la gendarmerie de corse. Vendredi, le parquet national antiterroriste s'est saisi de l'enquête.
Bouleversé, le maire de la commune, Pascal Miniconi, dit ne pas comprendre cet acte. "Il y a de l'étonnement et un peu de tristesse. Ce qui est visé, c'est un monument public, la mairie. Je me pose des questions, comment on peut s'en prendre à une mairie ? Est-ce qu'on s'en prend à la mairie ou à ceux qui l'occupent et qui y travaillent ? Je ne sais pas. Ce sont des questions qui n'ont pas de réponse et je pense que l'on peut être inquiet. C'est un tas de questions que je me pose et qu'il faudra peut-être poser désormais à d'autres niveaux. Je pense que l'événement de ce matin a beaucoup de sens. Je ne pense pas avoir grand chose à me reprocher. Je suis élu depuis 1977, si on avait eu quelque chose contre moi, il y a bien longtemps qu'on m'aurait remercié", a-t-il déclaré.
Un rassemblement de soutien est organisé devant la mairie d'Afa, samedi 25 mars, à 10 heures.
"La société Corse que nous devons construire doit être émancipée et démocratique"
Dès l'annonce de ces faits, quelques élus insulaires ont réagi sur les réseaux sociaux. Le parti Femu a Corsica "dénonce" des "faits inacceptables".
Le député de la 2e circonscription de Haute-Corse, Jean-Félix Acquaviva, avance que "rien ne peut justifier un tel acte". "La société Corse que nous devons construire doit être émancipée et démocratique. Il n'y a pas d'autres chemins", continue-t-il.
Le maire de Bonifacio, Jean-Charles Orsucci, écrit : "Les Mairies, e case cumune, sont les piliers sacrés de la démocratie locale. J'apporte tout mon soutien à mon collègue et ami Pascal Miniconi, à son Conseil municipal ainsi qu'aux habitants d'Afa suite à cet acte inqualifiable."
Le maire de Porto-Vecchio, Jean-Christophe Angelini, estime quant à lui sur le même réseau social : "Je veux dire ma profonde réprobation de cet acte et mon entier soutien au maire, Pascal Miniconi, à son 1er adjoint, notre militant et ami Paul Miniconi ainsi qu’à l’ensemble des élus."
Une plainte a été déposée, il s'agit de la première action contre une mairie depuis la série d'attentats débutée il y a un an.