Dans le fond de la baie d'Ajaccio, les carcasses de bateaux s'amoncellent. Ceux qui étaient amarrés au large sur des corps-morts ont payé un lourd tribu. Mais le port de plaisance Charles Ornano a aussi subi des dégâts importants. Que vont devenir ces épaves ?
Deux jours après le passage de la tempête Adrian à Ajaccio, l'heure est au nettoyage. Il s'agit prioritairement de sortir l'enchevêtrement de carcasses de bateaux et de détritus qui jonchent le quai des Torpilleurs.
Dans le port Charles Ornano, trois pannes ont cédé sous les coups de boutoir de la houle. Elles font l'objet d'un arrêté municipal interdisant leur accès, afin de les sécuriser. Mais il n'a pas que les structures qui ont souffert. Des bateaux ont coulé et les dégâts sont nombreux à bord.
"La plupart ont été endommagés, ils ont des trous dans la coque. Ces bateaux ont été sortis pour être réparés, d'autres gênaient pour la navigation, il a fallu aussi les sortir, d'autres ont été replacés parce qu'ils ne pouvaient plus rester sur leurs postes", explique Jean-Michel Recco, capitaine du port de plaisance.
Presque rien en comparaison avec le quai des Torpilleurs, situé juste à la sortie du port. Les corps-morts n'ont pas résisté à la force des vagues et du vent. Sylvie est venue constater les dégâts.
Son bateau a coulé et il n'y a pas grand-chose à récupérer, ni à espérer côté assurance, "parce que les bateaux ne sont pas assurés tous risques, parce que c'est trop cher; en plus c'est compliqué, ce sont des mouillages "illégaux", la mairie ferme les yeux, c'est illégal mais ce n'est pas interdit, donc au niveau assurance ce n'est pas ,non plus évident."
Par peur du pillage, un autre propriétaire a préféré passer la nuit près de son bateau. En ce qui concerne les réparations c'est aussi l'incertitude.
"L'assurance m'a répondu que c'était ni des tords à autrui, ni des problèmes dans le port, donc pour l'instant l'assurance ne sait pas; elle va essayer de voir ce qu'elle peut faire mais à priori, tout est à ma charge".
Comme pour sa vedette et toutes les carcasses naufragées, le déblaiement est à la charge des propriétaires. La mairie d'Ajaccio n'intervient pas.
"Ce sont les propriétaires avec leurs assurances qui doivent faire récupérer les épaves et dans le cas où cela ne serait pas fait, c'est l'Etat qui doit prendre en charge cette partie-là avec la DDTM", explique Pierre-Paul Rossini, directeur général des services à la Mairie d'Ajaccio.
Mercredi après-midi, les services de nettoyage de la ville et de la communauté d'agglomération continuaient à enlever tous les détritus résiduels. Mis en vrac dans des bennes, ils devront être confiés à une entreprise spécialisée, pour être recyclés.