Ajaccio : à l’école élémentaire de la résidence des Îles, polémique autour de l’avenir de la filière bilingue

Fin février, un collectif de parents d’élèves a envoyé un courrier à la directrice académique pour exprimer son inquiétude à propos de l'avenir de la filière bilingue de l’école élémentaire de la résidence des Îles. Il s'oppose au passage à une classe à triple-niveau à la rentrée.

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Inquiétudes, désillusions, sentiment d'abandon. La défiance monte à l’école élémentaire de la résidence des Îles, à Ajaccio, entre les parents d’élèves et les institutions. Un collectif s'est notamment formé et s’inquiète de l’avenir de la filière bilingue (français et corse) de l’école élémentaire créée en 2019.

Fin février, le collectif a même écrit à la directrice académique des services de l’éducation nationale de Corse-du-Sud pour exprimer ses craintes. "Nous venons vers vous ce jour pour vous faire part de notre mécontentement dans la gestion de la filière bilingue à l’école élémentaire de la résidence des Îles, explique le collectif de parents d’élèves. Nous allons de désillusions en inquiétudes."

Le passage à une classe à triple-niveau ne passe pas

Les parents d’élèves s’inquiètent du fonctionnement de la filière bilingue et soulignent un manque d’effectifs et de considération. Alors que l’école fonctionne actuellement avec des classes à double-niveau (CP-CE1 ; CE2-CM1), le collectif redoute le passage à une classe à triple-niveau (CP-CE1-CE2), en plus d'une seconde classe à double-niveau (CM1-CM2) à la rentrée 2021.

"Dans ces conditions, nous nous posons la question légitime de la qualité de l’enseignement dispensé au sein de cette filière. Pour nous, les moyens affectés à la filière bilingue au sein de l’école de la résidence des Îles sont nettement insuffisants et surtout ne sont pas à la hauteur de l’engagement qui avait été pris par vos services lors de l’ouverture de celle-ci", explique le collectif, dont le passage à une classe à triple-niveau ne passe pas.

"L'inspection avait assuré qu'il n'y aurait pas de triple-niveau il y a deux ans lors de l'ouverture de la filière", souffle Bruna Versini, membre du collectif de parents d’élèves.

"Actuellement, rien n’est fait, il y a un boycott du bilingue à l’école. On ne fait rien pour que cette filière vive"

Bruna Versini

"On est d’accord qu’on ne peut pas avoir une classe par niveau, mais on demande des classes doubles, pas des classes triples", explique Bruna Versini, assez critique avec la gestion de cette filière bilingue. "Actuellement, rien n’est fait, il y a un boycott du bilingue à l’école. On ne fait rien pour que cette filière vive."

Et d’ajouter : "Beaucoup de gens se posent la question de quitter la filière, car le triple-niveau n’est pas envisageable. On voudrait des mesures exceptionnelles, pas de classe à triple-niveau, le temps que cette filière prenne vie. Là, elle est tuée dans l'œuf."

"Il n’y a aucune intention de réduire la filière bilingue ou de la supprimer"

Virginie Frantz, directrice académique des services de l’éducation nationale de Corse-du-Sud

Pour Virginie Frantz, directrice académique des services de l’éducation nationale de Corse-du-Sud, il n’y a pas de polémique. "A la rentrée prochaine, il y aura une filière bilingue complète, du CP au CM2 (la filière bilingue est pour le moment réservée aux CP-CE1-CE2-CM1 à l’école élémentaire de la résidence des Îles). Il n’y a aucune intention de réduire la filière bilingue ou de la supprimer."

L’arrivée d’une classe à triple-niveau ? Inévitable, et aucunement problématique selon Virginie Frantz. "Avec cinq niveaux et deux classes, c’est mathématique (une classe à triple-niveau)", explique la directrice académique, précisant que l’effectif global des élèves inscrits en filière bilingue à l’école de la résidence des Îles (environ 30 élèves) ne permet pas l’ouverture d’une troisième classe.

Sur la problématique d’une classe à triple-niveau, Virginie Frantz juge que cette option n’est pas un frein à l’apprentissage. "Les classes à trois niveaux ne sont pas un problème, dans d’autres classes du département, ce n’est pas une problématique. On n’apprend pas moins bien."

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