Le 17 juin 1943, André Giusti et Jules Mondoloni, Résistants, meurent sous les balles des soldats italiens à Ajaccio. 80 ans plus tard, une cérémonie de commémoration s’est tenue dans la cité impériale en présence d’une partie des familles des Résistants.
Au 50 cours Napoléon, à Ajaccio, se trouvait en 1943 « La Brasserie Nouvelle ». Le 17 juin doit s’y tenir une réunion clandestine de Résistants. La Corse est alors sous occupation italienne.
« Les Italiens sont arrivés sans doute avertis de cette réunion, ils ont pénétré à l’intérieur. Lorsqu’ils ont pénétré la fusillade a éclaté, deux Résistants, Giusti et Mondoloni, sont morts. Ils sont sortis pour protéger la fuite de leurs amis, leurs camarades, qui sont passés par la Rue Fesch. Un est mort sur le coup, André Giusti, et Jules Mondoloni est décédé deux jours après à l’hôpital d’Ajaccio », explique Antoine Poletti, membre de l’association nationale des anciens combattants et ami(e)s de la Résistance (ANACR).
D’après les témoignages qu’il a récoltés, « cette occupation italienne était très pesante. Les témoins que j’ai écoutés disent que ça a été une période très difficile à vivre.»
« Mettre en garde »
Parmi les participants, samedi 17 juin 2023, une partie des familles de deux Résistants. Andrea Arrii, est la petite-nièce de Jules Mondoloni et participe tous les ans à la cérémonie de commémoration. « Nous tenons à perpétuer tous ses idéaux. Il s’est battu pour la paix, pour la démocratie, la liberté. Par les temps qui courent, l’actualité montre que ces valeurs sont en danger et cela est très alarmant à mon sens. Nous espérons perpétuer ses idéaux, notamment par ces commémorations », explique-t-elle.
Un souhait que partage aussi Antoine Poletti. « Notre manifestation à l’égard des Résistants est pour dire notre gratitude à l’égard de ce qu’ils ont fait. Si nous sommes libres aujourd’hui, c’est grâce à eux et également pour mettre en garde contre ce à quoi on assiste aujourd’hui, c’est-à-dire la montée de ces extrêmes droites, fascisantes parfois, ces manifestations visent aussi à tirer enseignement de ce qu’il s’est passé pour ne pas que ça se reproduise », estime-t-il.