Les Ajacciens ont délaissé les boutiques des galeries marchandes de la ville. Dorénavant, elles sont squattées par des groupes de jeunes qui peuvent effrayer des clients potentiels. Mais cette situation s'explique aussi par la mutation des habitudes de consommation.
C'est une zone désertée en plein cœur de la ville. À Ajaccio, la galerie du diamant n'attire pas le chaland. En période scolaire, les adolescents du collège et lycée Fesch squattent les lieux.
Les boutiques y ont fermé, et ce loueur cherche un autre local. "Il y a un sentiment d'insécurité de par le fait que tous ces jeunes s'installent dans la galerie, squattent. Ils ne sont pas méchants en soi, mais vous arrivez avec des enfants en bas âges ou des personnes âgées, vous voyez 20 jeunes couchés par terre qui écoutent de la musique, qui fument, qui boivent, qui mangent ... Ca ne vous donne pas envie de revenir dans la galerie tout simplement", indique Jean-Martin Martini, commerçant.
Les professions libérales ont pris le pas sur les commerces. La copropriété est gérée par un syndic. "C'est quand même une copropriété qui a un gardien, qui essaie de jouer son rôle de surveillance mais en fait il y a la proximité du lycée, il y a la proximité du centre-ville qui font que c'est un immeuble qui fait l'objet de beaucoup de dégradations", explique Catherine Celeri, gérante de co-propriété.
Survivants
Au-delà de ce lieu précis, c'est peut-être le système de commerce en galerie qui est à revoir. Sur le cours Napoléon, il y a également un désintérêt du public. Plusieurs boutiques ont fermé, les survivants ont été regroupés à l'entrée.
Rien n'y fait, le marasme est bien réel. "On s'est retrouvé esseulé au fond avec le magasin 'C'Sympa', et on nous a proposé de passer à l'avant de la galerie en attendant qu'il y ait des travaux de rénovation qui soient faits. Ces travaux ont été commencés mais n'ont jamais abouti. Là, maintenant au fond c'est en désuétude. La solution c'est de s'en aller parce que de toute façon cette galerie est en train de périr", estime Stéphane Bartolomei, commerçant.
Jadis exploité, le sous-sol de la galerie Napoléon a fermé après un incendie fin des années 1980. L'espace pourrait un jour être aménagé en parking. À moins qu'une grande enseigne veuille s'y installer.