Le conseil municipal ajaccien a voté à l'unanimité la non-signature d'un bail emphytéotique avec Gloria Maris. Le 10 novembre, l'entreprise acaquole avait déjà annoncé sa décision de retirer sa demande de permis de construire. Déposé en juillet dernier, il prévoyait le déplacement de sa base terrestre.
La décision est désormais actée. Le conseil municipal d'Ajaccio a voté à l'unanimité, hier, vendredi 25 novembre, la décision de l'exécutif de ne pas signer de bail emphytéotique avec Gloria Maris sur la parcelle actuellement occupée par l'entreprise aquacole.
"Nous ne souhaitons pas que l'activité se poursuive sur ce site qui doit faire l'objet d'une protection absolue", a indiqué le maire, Stéphane Sbraggia.
Depuis plusieurs semaines, l'affaire fait polémique.
Le jeudi 10 novembre, après un mois de remous, l'entreprise a choisi de jeter l'éponge et retirer sa demande de permis de construire, évoquant dans un communiqué les raisons de ce renoncement, déplorant « un contexte de grande confusion, en présence d’informations erronées portées à la connaissance des décideurs et d’un regrettable manque de transparence dans les procédures menées ».
Cette demande de permis de construire, déposée le 27 juillet, portait sur « le déplacement de ses installations terrestres hors des limites actuelles du Grand site », comme le précise le communiqué. Selon Catherine Riera, secrétaire générale et directrice de la communication de Gloria Maris, le projet avait dans un premier temps été accueilli favorablement par le dernier Comité de Pilotage réunissant toutes les parties prenantes : « Services de la Préfecture, de la Ville, de la CAPA, de l’ABF (Architecte des Bâtiments de France, ndlr), du directeur du Grand site et du maire Mr Marcangeli », cite le communiqué.
L’opposition du syndicat mixte du grand site de la Parata
Mais le 29 septembre dernier, coup de théâtre : les élus siégeant au syndicat mixte du Grand Site de la Parata, sur lequel la ferme aquacole est située, se prononcent à l’unanimité contre le projet. Selon Catherine Riera, cette décision a été prise sur la base « d’éléments totalement erronés » et de « graves erreurs d’interprétations » de la part d’un expert paysagiste-conseil, mandaté par le syndicat à l’été 2022 pour une nouvelle étude.
Or, c’est ce seul avis qui aurait été présenté aux membres du syndicat ainsi qu’au président des Grands sites de France, « sous le titre trompeur de Projet d’extension de l’activité terrestre de la ferme aquacole, sans même que ne leur soit présenté le projet déposé par la ferme, ni même les recommandations de l’Inspecteur Général, ni enfin les conclusions favorable de la DREAL (Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement, ndlr) et de l’ABF», regrette la directrice.
Appel au dialogue
Dans le communiqué, Gloria Maris livre et commente des extraits du rapport de l’expert. Celui-ci expose que le syndicat mixte souhaite développer ses activités touristiques marines et terrestres, en créant notamment un nouveau parking. « Ces nouvelles activités seront susceptibles de créer des conflits d’usage aujourd’hui inexistants et sont de nature à remettre en cause l’existence même de la base terrestre de la ferme et au-delà donc, la pérennité de la ferme aquacole », estime l’entreprise.
Inquiète pour son devenir, Gloria Maris avait tenté ces dernières semaines de faire valoir son point de vue auprès de l’opinion publique, notamment en organisant une réunion d’information au Palais des Congrès le 24 octobre dernier. Face à cette situation de blocage, elle retire donc aujourd’hui sa demande de permis, tout en demandant à « l’ensemble des parties prenantes de bien vouloir se remettre autour de la table au plus vite, afin que tous les éléments de clarification puissent être portés aux débats ».