Ce jeudi en début de soirée, le service public des bus ne sera pas assuré à Ajaccio. Les salariés de la SPL Muvitarra ont été invités à participer à une assemblée générale de la société afin d’évoquer sa situation financière. Une gestion régulièrement dénoncée par les syndicats.
Jeudi 15 février, les bus de la SPL Muvitarra ne circuleront plus à Ajaccio à partir de 18 heures 30.
À 19h30, une assemblée générale de la société publique locale doit se tenir au Palatinu.
Par conséquent, la direction a demandé aux salariés de quitter leurs postes une heure avant afin de se rendre à la réunion. Celle-ci a pour objet la situation financière de la structure qui gère les transports en commun du Pays Ajaccien.
"Lors du dernier comité social économique, un comptable est venu nous annoncer que l’entreprise serait en cessation de paiements à compter du mois de mai 2024, explique Marcel Santini, secrétaire général de Force Ouvrière en Corse-du-Sud et employé de Muvitarra. On a la sensation d’une espèce de pistolet sur la tempe des salariés afin de les faire renoncer à tous leurs acquis. Grosso modo, c’est la stratégie de la direction. Clairement, on parle d’un dépôt de bilan. 120 salariés sont concernés."
Créée en 2016, la SPL Muvitarra compte deux actionnaires publics : la Capa (60%) et la Ville d’Ajaccio (40%).
Contactée ce jeudi matin, la CAPA n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet, nous renvoyant vers les dirigeants de la SPL.
Pour l’heure, son président, Stéphane Vannucci, et son directeur, Laurent Andarelli, étaient tous deux injoignables.
"Déficit structurel"
Depuis sa création, la SPL est régulièrement confrontée à des conflits sociaux, certains syndicats pointant notamment "sa gestion et des directeurs trop nombreux au sein de la structure". Des critiques qui ont toujours été réfutées par les directions successives.
"Les choses sont simples, expose Marcel Santini. Il y a un déficit structurel qui est, selon nous, dû à une surembauche de salariés non roulants. En 2017-2018, du jour au lendemain, il y a eu 15 embauches supplémentaires. Depuis, un déficit structurel permanent existe."
Le syndicat FO (qui représente dix salariés) a fait savoir qu’il ne se rendrait pas à l’Assemblée générale de ce soir.
"C’est scandaleux car on interrompt le service public ce soir à 18h30, peste le secrétaire général du Pumonti. La direction veut permettre aux salariés de se rendre à l’AG afin de leur laver le cerveau. Les salariés devront franchir un contrôle d’identité pour y accéder. C’est du jamais-vu ! Dans ces conditions-là, nous n'irons pas à l'AG."
Du côté des autres syndicats, la CGT (majoritaire) et le STC participeront à l'assemblée générale.
Contactés, ils n'ont, pour l'heure, pas répondu à nos sollicitations.