Mardi 25 octobre, le conseil municipal de la ville d’Ajaccio était attendu. Croisières, retard de la livraison de l'hôpital, pénétrante, les dossiers parcourus étaient de premier ordre. Parmi eux, c'est celui des récentes perquisitions menées par la Police Judiciaire dans les locaux de la CAPA et de la mairie qui a ouvert la séance à la "Maison carrée".
La question n’a pas mis beaucoup de temps à être abordée. Lors du conseil municipal de la ville d’Ajaccio de ce mardi 25 octobre, le maire Stéphane Sbraggia a évoqué, en préambule, les perquisitions de la Police Judiciaire diligentées par la Juridiction Interrégionale Spécialisée (Jirs) de Marseille dans les locaux de la mairie d’Ajaccio et de la CAPA.
Depuis le 3 octobre dernier, jour des perquisitions, la ligne de conduite de la majorité municipale est toujours identique.
Assez laconiquement, Stéphane Sbraggia développe son propos : "n’ayant pas aujourd’hui de communication officielle de la JIRS, je ne peux vous communiquer l’objet précis de ces investigations. Nous nous tenons à disposition des services pour qu’ils puissent poursuivre leurs investigations dans les conditions les plus normales".
Pour rappel, la CAPA et la ville d’Ajaccio avaient été perquisitionnées par des enquêteurs de la police judiciaire sur commission rogatoire d’un magistrat instructeur de la Jirs de Marseille. Parmi les secteurs étudiés, l’urbanisme, les services financiers ou encore les ressources humaines.
Débat autour des villas Amhan
Mais au-delà des locaux des deux collectivités locales, la Police Judiciaire serait également intervenue aux domiciles des frères Amhan. En mars 2021, le conseil municipal d’Ajaccio avait acté la vente d’un terrain communal aux deux médecins dans le but de régulariser l’occupation illégale d’une parcelle via la construction de leurs villas. Une décision prise sous l’égide de Laurent Marcangeli, attaquée par Jean-Paul Carrolaggi devant le tribunal administratif.
Mardi soir, le membre de l’opposition nationaliste n'a pas lâché le dossier : "à ce que l’on sait, l’un des dossiers sur lesquels enquête la JIRS serait la vente des terrains Amhan. La première chose que je vous demande c’est de surseoir à cette vente. Le Tribunal Administratif n’a, à ce jour, pas donné sa réponse. Il serait peut-être moral, qu’en attendant les décisions de la JIRS, cette vente soit ou annulée, ou suspendue."
La JIRS aurait également enquêté chez un commerçant de bouche proche du marché d’Ajaccio. Cela fait l’objet d’une seconde question de Jean-Paul Carrolaggi. En effet, la commission "halles et marchés" de la commune, ne dénombre aucun membre de l’opposition : "peut-être que c’était pour éviter de connaître la teneur de certains marchés, j’espère que ça n’est pas le cas. Mais pour démontrer que ce n’est pas le cas, et démontrer qu’il y a une transparence à la mairie, peut-être que vous pourriez faire comme dans d’autres commissions, adjoindre un membre de l’opposition à la commission des halles et marchés", lâche l’ancien candidat nationaliste aux Législatives.
"Je vous invite à consulter les PV"
Le maire de la ville rebondit aussitôt, n’hésitant pas à répéter les éléments évoqués en tout début de séance : "comme je l’ai expliqué dans mon propos introductif, je n’ai pas connaissance des motifs de cette commission rogatoire. C’est aussi à la JIRS de communiquer. Pour les cas précis que vous énumérez, que vous réduisez comme les motifs prioritaires de ces investigations, je m’en tiens à ce que j’en sais : pas grand-chose pour l’instant. Je reviendrai vers cette assemblée à chaque élément nouveau."
Concernant la désignation de la commission "halles et marchés", Stéphane Sbraggia a précisé qu’il rejetait la proposition de Jean-Paul Carrolaggi : "comme dans toutes les commissions, certaines fois, il y a la place pour l’opposition et d’autres (fois) pas. Mais toutes les décisions sont prises en commission communale et sont donc publiques. Je vous invite donc à consulter les PV."
L’avocat Pierre-Laurent Audisio, conseiller municipal la majorité, veut porter son soutien au maire. Il précise que toute communication de la part de la municipalité serait une violation du secret d’instruction, sauf si les deux collectivités étaient partie à la procédure. "Or, précise-t-il, nous n’en sommes qu’au stade d'une perquisition diligentée sur commission rogatoire à la demande la JIRS."
Pierre-Laurent Audisio poursuit en s’adressant toujours à Jean-Paul Carrolaggi : "il faut attendre si tout cela sera confirmé par une éventuelle mise en examen, ou par une décision devenue définitive. Ce n’est pas le cas en l’espèce, donc ça paraît difficile à la municipalité - à ce stade- de vous donner une quelconque information."
Sur ce sujet qui aura été abordé - seulement - quelques minutes, le dernier mot sera donc celui de la majorité.
Ritruveti u nosciu riportu fattu da Marc-Antoine Renucci è Stéphane Lapera :
Intarvinanti : Stéphane Sbraggia (merri d'Aiacciu) - Jean-Paul Carrolaggi (cunsiglieru municipali d'opposizioni)