Le Conseil municipal d'Ajaccio valide ses comptes en adoptant son compte administratif 2017. Le vote a donné lieu à des échanges vifs entre la majorité et l'opposition. Le maire confirme sa volonté d'attaquer le budget de la Collectivité de Corse si certains changements n'interviennent pas.
Au micro, lors du Conseil municipal d’Ajaccio d’hier, mardi, Paul-Antoine Luciani, membre de l’opposition, regrette : « Vous rencontrez toujours 1 000 difficultés à contenir les dépenses de personnels : 64 millions d’euros, soit 6,4 millions d’euros de plus qu’en 2014. »
L'opposition déplore que la masse salariale atteigne 69 % du fonctionnement de la municipalité. La majorité argumente, les équivalents temps plein sont passées de 1 654 en début de mandature à 1 704 en décembre 2017, soit 60 de plus.
Un choix assumé. « Ça fait partie de la politique assumée en terme de recrutement que nous avions indiqué dès notre prise de fonction. À savoir : un renforcement des filières techniques sur la propreté, sur des crèches, sur la police municipale », indique Stéphane Sbraggia, premier adjoint au maire d'Ajaccio.
Emprunts toxiques
Avec 125 millions d'euros de recettes, les comptes de l'an dernier sont excédentaires de 3,7 millions d’euros. Mais la dette est de 74,5 millions d'euros, soit 1 018 euros par habitant. « La dette continue d’augmenter, les investissements, hors remboursement du capital des emprunts, ne sont réalisés qu’à la hauteur de la moitié des prévisions », explique Paul Leonetti, conseiller municipal d'opposition.
Le maire met en avant les efforts accomplis pour régler les emprunts toxiques contractés par les prédécesseurs. De plus, 10 millions d'euros sont attendus de la part de la Collectivité de Corse. « Les allègements d’emprunts ont été votés par le conseil départemental de la Corse-du-Sud. Ils sont exigibles par la ville d’Ajaccio. Ils ne sont pas inscrits au budget primitif de la Collectivité de Corse qui sera débattu en fin de semaine. Je ne laisserai pas faire […] la ville est lésée et je déférerai le budget si cela est confirmé », précise Laurent Marcangeli.
L'Assemblée de Corse devrait voter son budget mercredi. Le conflit naissant pourrait très bien se terminer devant les tribunaux.