Paul Leonetti, conseiller municipal Corsica Libera à la mairie d’Ajaccio, dénonce 300 embauches de 2014 à 2018, le maire en admet 50. Mais les chiffres avancés par les uns et les autres ne sont pas comparables. Surtout, qu'ils ne sont pas à disposition du public.
Paul Leonetti, chef de file de Corsica Libera à Ajaccio, veut relancer le débat sur les finances de la ville. Après son intervention au Conseil municipal du 27 mars dernier, il publie un document détaillé où il parle de « menace sur la ville » et dénonce un niveau d'embauche « pléthorique ».
« La ville a embauché 200 personnes de plus que l’effectif que la municipalité comptait à la prise de pouvoir de Laurent Marcangeli. Je dis qu’entre temps, il y a eu 100 départs à la retraite. 200 plus 100 pour moi, ça fait 300 personnes à embaucher pour la ville. Et c’est ce qui pèse très lourdement depuis le début et qui grève définitivement les finances de la ville désormais menacées », estime le conseiller municipal Corsica Libera à la maire d’Ajaccio.
Dans son analyse, Paul Leonetti compare des comptes administratifs, vraiment réalisés, avec les budgets primitifs qui sont, eux, juste prévisionnels. Difficile de s'y retrouver donc.
Année périlleuse
D'autant qu'il intègre l'année 2014, année périlleuse à Ajaccio. Les élections avaient été annulées et le conflit sur les embauches faisait déjà la une.
En tout cas, la mairie récuse actuellement les chiffres de l'opposition. « Entre les entrées et les sorties, en net, on est environ à une cinquantaine de postes. Il faut bien distinguer les emplois titulaires des emplois contractuels. Ce qui compte, ce sont les emplois budgétés et qui restent dans les effectifs », souligne Stéphane Sbraggia, premier adjoint en charge des Finances à la mairie d’Ajaccio.
Alors l'emploi municipal a-t-il augmenté de 300, 200 ou 50 ? Il est impossible aux citoyens comme aux journalistes d'y voir clair rapidement, car sur le site de la ville la mise en ligne des documents financiers est plus que partielle. Elle est pourtant obligatoire.