Les services de l'État ainsi que l'Agence de développement économique de la Corse ont mis en place depuis plusieurs années des dispositifs pour accompagner les entreprises en difficulté. Les tribunaux de commerce sont dotés d’une cellule pouvant les détecter avant qu'il ne soit trop tard.
Mercredi 19 décembre, un mouvement de grève chez les avocats, a contraint le tribunal de commerce d'Ajaccio de renvoyer tous ses dossiers.
Mais cette année encore les juges en ont traité plusieurs centaines : litiges ou procédure collective. 83 liquidations et 67 redressements judiciaires ont été ouverts en 2018.
Mais depuis deux ans, pour éviter au maximum ces procédures, les tribunaux sont dotés de fichiers permettant de détecter les entreprises en difficulté.
Le chef d'entreprise est alors convoqué pour un entretien confidentiel.
Éviter la liquidation
Objectif : trouver des solutions à temps pour éviter la liquidation. « Le chef d’entreprise vient s’expliquer sur sa situation avec ses documents comptable. En fonction de sa situation, nous lui faisons prendre conscience que des chemins juridiques seraient préférables pour lui, avant qu’il ne tombe dans une situation irrémédiable que ce soit le redressement judiciaire ou, éventuellement une liquidation », explique Frédéric Benetti, président tribunal de commerce d'Ajaccio.
Cette année, à Ajaccio, 59 entretiens de ce type ont été réalisés. Impayés, dette Urssaf, les difficultés sont multiples, mais les dispositifs pour les surmonter le sont aussi.
Et pas forcément connus des chefs d'entreprise. Il y a deux ans, l'Adec [agence de développement économique de la Corse] et les services de l'État ont mis en place une cellule de détection et de traitement des entreprises en difficulté.
1 000 entreprises accompagnées
La cellule stoppe les procédures en cours et peut aller jusqu'à proposer une aide financière. Ainsi, plus de 1 000 entreprises ont été accompagnées. « Lorsque l’entreprise a été fragilisée et que son redressement peut prendre plusieurs années, nous intervenons sur la base d’un prévisionnel d’activité, travaillé avec l’expert-comptable de l’entreprise, pour résoudre un problème de liquidité », indique Olivier Mosconi, directeur général adjoint opérationnel de l’Adec.
Dans ce cas-là, il s'agit d'avances remboursables à taux zéro, mais pour les entreprises sinistrées qui auraient subi des dégâts l'Adec pourrait octroyer une subvention.