Dans chaque département, la gendarmerie déploie depuis 2019 des Maisons de protection des familles. En Savoie, une équipe d'enquêtrices est dédiée depuis le 1er septembre à la prise en charge des femmes ou des enfants victimes de violences.
"Est-ce que vous avez des besoins particuliers, comme une orientation vers des associations ou des questions sur la procédure ?", demande Camille Finnaz, maréchale des logis-cheffe à la Maison de protection des familles (MPF) de Savoie.
Au bout du fil, une femme victime de violences conjugales, rappelée par la gendarme quelques semaines après son dépôt de plainte. "Les aider, les orienter correctement leur permet non pas de guérir, mais de sortir de ce schéma de violences et de se réinsérer dans la vie", explique la militaire.
Cette dernière fait partie des cinq enquêtrices mobilisées au sein de la nouvelle Maison de protection des familles de Savoie, inaugurée le 1er septembre dernier.
Un cadre sécurisant
Ces nouveaux locaux, situés à Challes-les-Eaux, près Chambéry (Savoie), se veulent accueillants et sécurisants pour aider les victimes à libérer leur parole.
Canapé, fauteuil, jouets pour enfants : l’objectif est d’écouter les victimes, et de déceler dans leur audition tous les niveaux de violences intrafamiliales, psychologiques et physiques.
Crées en 2019 à la suite du Grenelle contre les violences conjugales, ces MPF permettent aux forces de l’ordre de renforcer l’accompagnement des victimes. Interlocutrices privilégiées des associations et des institutions départementales, les enquêtrices proposent aussi un appui sur le volet judiciaire, en soutien aux brigades.
"C’est vraiment une unité opérationnelle de soutien tournée vers la prévention et les partenariats, détaille l’adjudante-cheffe Leslie Clementi. L’idée, c’est de soulager les collègues qui sont pris dans des enquêtes qui doivent être prises en compte rapidement, par exemple, dans un temps de garde à vue. Et nous, on arrive avec du personnel supplémentaire, des compétences spécifiques et on les décharge d’une partie de la situation".
Des violences intrafamiliales au harcèlement scolaire
Les missions de la MPF de Savoie s’adressent à différents publics : victimes et co-victimes de violences intrafamiliales, mineurs victimes ou personnes vulnérables comme les seniors. Ce matin-là, par exemple, l’adjudante Clementi doit rappeler une mère de famille qui a déposé plainte pour son fils qui subit du harcèlement scolaire.
En 2023, 300 auditions de mineurs victimes ont été réalisées par les gendarmes en Savoie.