Ce vendredi 5 juillet, le juge chargé de l’enquête sur le crash de la caravelle Ajaccio-Nice en 1968 a indiqué prendre « très au sérieux » la piste d’un tir de missile accidentel touchant l’appareil. La levée du secret-défense sur son dossier a été requise en mars 2018.
Le juge Alain Chemama, en charge de l’enquête sur le crash de la caravelle Ajaccio-Nice en 1968, a indiqué prendre « très au sérieux » la piste d’un tir de missile accidentel touchant l’arrière de l’appareil. Une piste évoquée avec des représentants de familles des victimes ce vendredi 5 juillet.
« C'est un début de reconnaissance judiciaire très important », se félicite Me Paul Sollacaro, un avocat des familles de victimes.
Levée du secret-défense
Dans ce dossier, la levée du secret-défense a été requise fin mars 2018 par le juge Chemama. Mais 15 mois plus tard, aucun document n’a pu être consulté et la commission du secret de la défense nationale n’est toujours pas saisie. « Il y a un grand décalage entre la volonté d'aller au bout affichée par les plus hautes autorités politiques de notre pays et le contenu des courriers (...). Le gouvernement reste frileux », regrette Mathieu Paoli, 75 ans, président de l'association des familles de victimes.
Avant cette date, une série de demandes de levée du secret-défense a déjà été demandée auprès de plusieurs ministères. Celui de la Justice a renvoyé vers un document de la direction générale de l’aviation civile (DGAC). Un document enfermé dans une salle inaccessible d’un site de Fontainebleau fermé pour risque d’effondrement.
Le ministère de l'Intérieur a, lui, renvoyé sur un dossier non classifié aux Archives nationales, lesquelles ont refusé sa transmission numérisée car il est trop volumineux, invitant début juillet 2019 la justice à se déplacer pour le consulter. Quant au ministère des Armées, qui assurait faire diligence « dans les meilleurs délais » à l'été 2018, il n'a rien produit.
Non-lieu
En 1968, après le crash, l’enquête a débouché sur un non-lieu. Ses conclusions ont porté sur un incendie à bord au chauffe-eau des toilettes et les faits avaient été déclarés prescrits, avant que le dossier ne soit rouvert pour « soustraction et recel de preuves » en 2011 sur l'insistance des familles.
Le crash de la caravelle Ajaccio-Nice a fait 95 morts.