Cinq ans après l'effondrement tragique du pont de Mirepoix-sur-Tarn (Haute-Garonne), qui a coûté la vie à deux personnes, le tribunal correctionnel de Toulouse ouvre le procès pour homicide involontaire.
Le tribunal correctionnel de Toulouse (Haute-Garonne) a ouvert mardi 26 novembre 2024 le procès pour homicide involontaire concernant l'effondrement du pont de Mirepoix-sur-Tarn, survenu il y a cinq ans. Le 18 novembre 2019, ce drame avait coûté la vie à deux personnes : le conducteur d'un camion de plus de 50 tonnes et une adolescente de 15 ans.
Le jour de l'accident, un poids lourd dépassant largement la charge maximale autorisée de 19 tonnes s'est engagé sur le pont enjambant le Tarn. Cette surcharge a provoqué l'effondrement de la structure, entraînant dans sa chute le camion et une voiture.
La douleur des familles des victimes
La mère de l'adolescente décédée, elle-même rescapée de l'accident, a exprimé son incompréhension devant le tribunal : "Comment à notre époque peut-on mourir en traversant un pont pour aller à l'école ?" Elle attend du procès qu'il détermine les responsabilités dans cette tragédie.
Ecoutez les explications de l'équipe de France 3 Occitanie, Aude Chéron et Elsa Leroy :
L'entreprise de forage Puits Julien, dirigée par le chauffeur décédé et située à proximité du pont, est poursuivie dans cette affaire. Une information judiciaire avait été ouverte pour homicide et blessures involontaires, ainsi que pour des délits aggravés liés au non-respect des règles de sécurité.
L'état préoccupant des ponts en France
Selon l'expert mandaté par la justice, le pont n'était "absolument pas apte à supporter un camion avec une charge de 58 tonnes". Cependant, l'ouvrage avait été inspecté deux ans avant l'accident et avait fait l'objet d'une visite de contrôle en décembre 2018. L'hypothèse d'un manquement aux procédures de surveillance a été écartée.
Ce drame s'inscrit dans un contexte plus large de préoccupations sur l'état des ponts en France. Un rapport sénatorial de juin 2019 avait souligné l'état préoccupant d'au moins 25 000 ponts routiers dans le pays, peu avant l'accident de Mirepoix-sur-Tarn.Le procès devrait permettre d'éclaircir les circonstances de cet accident et de déterminer les responsabilités dans cette tragédie qui a marqué la région.