Effondrement du pont de Mirepoix. "C'est un procès symbolique pour que la culpabilité soit reconnue, affirmée et prononcée"

Cinq ans après l'effondrement du pont de Mirepoix-sur-Tarn (Haute-Garonne), un procès se tiendra devant le tribunal correctionnel de Toulouse le 17 septembre 2024. Une audience hautement symbolique puisque le prévenu et conducteur du camion est décédé dans la catastrophe. Les familles de la jeune victime de 15 ans attendent cette journée autant qu'ils la redoutent.

5 ans après le drame, le paysage de Mirepoix-sur-Tarn porte toujours les stigmates de ce 18 novembre 2019. Et pour cause, entre les deux berges du Tarn, l'absence de pont rappelle chaque jour aux habitants le drame qui s'est noué ici 5 ans plus tôt. 

Toujours pas de pont mais un procès à l'horizon. Après plusieurs années d'instruction, la justice va donc se prononcer dans l'affaire de l'effondrement du pont de Mirepoix. L'audience aura lieu le 17 septembre à 14heures devant le tribunal correctionnel de Toulouse. 

Personne sur le banc des prévenus

" Les familles sont partagées entre l'envie d'un dénouement et la crainte d'une épeure terriblement douloureuse", relate Maître Olivia Pinel-Botton. Cette avocate au barreau de Toulouse, défend la famille paternelle de l'adolescente décédée dans le drame.

Une audience d'autant plus douloureuse que le prévenu ne sera pas présent. "C'est un drame supplémentaire dans ce drame", souligne Me Olivia Pinel-Botton. En effet, l'unique mis en cause dans cette affaire est décédé dans la catastrophe. C'est lui qui a décidé d'emprunter le pont de Mirepoix-sur-Tarn à bord d'un camion de plus de 50 tonnes alors que le pont était interdit aux camions de plus de 19 tonnes.

Ce 18 novembre 2019, l'effondrement de l'édifice fait 2 morts. Lisa, une adolescente de 15 ans, qui était avec sa mère dans une voiture et le chef d'entreprise au volant du camion. 

Des questions sans réponse

" On se saura jamais pourquoi il a décidé de passer par là " se désole Eric Oget, maire de Mirepoix-sur-Tarn au moment des faits. Et d'ajouter " Sans doute a-t-il pris le chemin le plus court, mais je ne comprends toujours pas pourquoi. Il connaissait parfaitement les lieux et donc les limites de ce pont."

Des questions sans réponse, voilà certainement l'issue du procès à venir. Un maigre lot pour les familles endeuillées mais nécessaire pour tenter de débuter un processus de deuil. 

"C'est un procès hautement symbolique. Il faut que justice soit faite pour que la culpabilité soit reconnue, affirmée et prononcée" martèle l'avocate de la famille paternelle de la victime. Le 17 septembre prochain c'est donc l'entreprise en tant que personne morale qui sera sur le banc des prévenus. 

La famille de la victime n'en veut pas à celle du conducteur. Ils souhaitent que cette faute grave soit reconnue et serve de leçon à d'autres conducteurs imprudents

Maitre Olivia Pinel-Botton

L'entreprise en tant que personne morale devra donc répondre d'homicide involontaire pour faute délibérée d'obligation particulière de prudence et de sécurité. 

"Je n'arriverai pas à aller ce procès. J'ai déjà tellement de difficulté à me rendre devant le pont. Ça me donne des frissons. Ce jour-là c'est comme une scène de guerre à laquelle nous avons assisté", conclut l'ancien édile de Mirepoix-sur-Tarn. 

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