"Faciliter le parcours des femmes victimes de violences va dans le bon sens" : dès 2025, les plaintes pourront être déposées directement à l'hôpital

D'ici 2025, le dispositif permettant aux femmes victimes de violences conjugales de porter plaintes directement à l'hôpital sera généralisé à tous les établissements dotés d'un service d'urgences ou de gynécologie. Voici ce qu'en pense le docteur Marion Vergnault, coordinatrice de la Maison des femmes au CHU de Purpan.

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La Maison des femmes prend place au sein du CHU de Toulouse. À compter du 16 décembre prochain, un espace dédié aux femmes de plus de 15 ans victimes de violences physiques, verbales ou encore psychologiques, ouvre ses portes.

Le docteur Marion Vergnault est médecin légiste. Elle est aussi coordonnatrice d'une équipe pluridisciplinaire au sein de la Maison des femmes.

La généralisation d'un dispositif permettant de faciliter le parcours des femmes victimes de violences va dans le bon sens selon elle.

France 3 Occitanie : Quel est le rôle de la maison des femmes ici au CHU de Purpan ?

Marion Vergnault : Cette maison s'inscrit dans un tissu de partenaires. Ici, on va pouvoir proposer une prise en charge de type guichet unique dans le sens pluridisciplinaire. Juridique, social, mais avec plutôt un accès sur le volet sanitaire pour ces femmes victimes de violences et notamment les plus vulnérables et les plus précaires.

France 3 Occitanie :  L'élargissement du dispositif de dépôt de plaintes dans les hôpitaux va dans le bon sens d'après vous ?

Marion Vergnault : Tout ce qui peut faciliter l'inscription dans un parcours judiciaire pour les femmes victimes de violences, ce sont de bonnes mesures à prendre. On participe déjà à faciliter le parcours au CHU de Toulouse. On a déjà signé une convention en 2020 avec nos partenaires police et justice et avec l'ARS pour ouvrir la possibilité d'une pré-plainte quand une femme est victime de violences au sein du couple. Suite à ces annonces, nous allons voir comment faire évoluer notre dispositif, comment l'améliorer.

France 3 Occitanie :  L'hôpital est un pilier de cette prise en charge ?

Marion Vergnault : La plupart des femmes victimes de violence en parlent prioritairement à un professionnel de santé. Ce sont eux qui sont en première ligne pour recevoir cette parole. C'est vrai que pouvoir avoir un point d'entrée par le biais d'un service des urgences par exemple peut faciliter l'orientation vers un parcours judiciaire si c'est le souhait des femmes bien sûr. Faciliter une prise en charge plus globale également.

France 3 Occitanie :  Toutes les femmes ne déposent pas plainte si elles sont victimes de violence ?

Marion Vergnault : À l'unité médico-judiciaire, effectivement, on voit des femmes pour des évaluations médicales et environ dix pour cent d'entre elles ne déposent pas plainte. Souvent par peur ou par crainte des représailles.

Leur faciliter ce parcours est une chose qui va dans le bon sens. Mais il faut respecter le rythme de ces femmes victimes de violences tout en les mettant en sécurité.

Propos recueillis par S. Bousquet et T. Villéger

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