Les prévenus sont jugés ce mardi pour avoir déployé une banderole aux propos racistes pendant un concert solidaire en soutien à l'ONG SOS Méditerranée, organisé en juin 2023 à Marseille.
Cinq membres du collectif "Défends Marseille" comparaissent ce mardi 26 novembre devant le tribunal correctionnel pour "injure à caractère raciste". Le 24 juin 2023, ils avaient déployé une banderole "Qu'ils retournent en Afrique" sur le toit d'un immeuble surplombant le concert solidaire organisé sur l'esplanade du J4, à Marseille pour financer des opérations de sauvetage de SOS Méditerranée. Un message reprenant les propos d'un député RN le 3 novembre 2022 à l'Assemblée nationale pendant une question au gouvernement du député LFI-Nupes du Val-d'Oise Carlos Martens Bilongo à propos du bateau de l'association d'aide aux migrants.
Un acte fondateur de Défends Marseille
L'action avait été revendiquée comme un acte fondateur du collectif Défends Marseille, qui se présente comme un mouvement de jeunesse patriote proche du sénateur marseillais ex-RN et Reconquête, Stéphane Ravier. Ce dernier n'est pas poursuivi dans cette procédure.
"Les jeunes de Défends Marseille vs SOS Méditerranée, le deuxième round judiciaire commence maintenant", clame le collectif sur son site, où il prône le grand remplacement, comme "une activité à plein temps", qualifiant l'ONG de "complices de l'invasion" de migrants et "association de taxis à clandestins".
La Licra et Maisons des Potes parties civiles
La Licra et la Fédération nationale des Maisons des Potes se sont portées partie civile dans ce procès et entendent démontrer l'idéologie raciste des prévenus. Samuel Thomas, président de la FNMP attend de ce procès que "la sanction mette un coup d'arrêt à cette nouvelle organisation qui est un peu une ressucée de Génération identitaire qui a été dissoute, puisqu'ils sont dirigés par les mêmes fondateurs et ils reprennent les mêmes méthodes".
"Que cette organisation soit sanctionnée pour ce qu'elle est : un groupe raciste, et que chacun de ces individus soit sanctionné lourdementpour que ça ne devienne pas un fait glorieux dans leur CV d'extrême-droite", ajoute-t-il. De son côté la Licra demande l'ajout de la qualification d'"incitation à la haine raciale".