Faire que la non-violence occupe la place publique

La non-violence était samedi au cœur d'une intervention de Jean-François Bernardini aux Jardins de l'Empereur. Ce quartier d'Ajaccio qui s'était embrasé fin 2015 dans des conflits entre communautés. Associations et jeunes encadrés par la protection de la jeunesse sont venus nombreux.

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« Quand vous filmez quelqu’un qui est en colère […] vous avez les mains qui deviennent rouges, le sang afflue dans les mains. Vous avez le cœur qui bat plus vite, la respiration qui s’accélère, le corps produit une molécule qui s’appelle l’adrénaline … Vous êtes un vrai crocodile et vous êtes prêt », lance Jean-François Bernardini, de la fondation Humani.

Il ajoute qui si personne ne vous arrête, c’est terminé. Ces mots font mouche, notamment auprès des plus jeunes. Certains, encadrés par la protection de la jeunesse, écoutent avec beaucoup d’attention.

« Il dit les choses très simplement. Il est clair dans ce qu’il dit, parce qu’on ne peut pas vivre constamment dans la haine, dans la peur et dans la violence. Moi, toute la violence que je peux apporter, d’un côté je l’ai subie. Parce que quand on part de la violence c’est quelque chose qu’après on a en soi. C’est quelque chose qu’on est obligé de garder enfoui au fond de soi. On n’arrive pas à en parler même au psychologue. Je pense que c’est important de parler de non-violence dans ce cadre-là », livre l’un d’entre eux.


Échos


Dans la salle beaucoup d’associations sont présentes ainsi que de nombreuses personnes désireuses de s’investir sur le terrain. « Depuis qu’on a lancé ce programme en 2011, nous étions loin d’imaginer les échos qu’il pourrait obtenir.

Est-ce que vous imaginez aujourd’hui que la non-violence est enseignée à l’IUT de Saint-Denis ? Que l’École Normale Supérieure de Paris organise en novembre prochain trois jours sur la non-violence ? Que nous avons touché près de 42 000 personnes ? Que tous les jours nous recevons des demandes de collèges, de lycées, d’universités, de prisons à travers la France ? Cette illustre inconnue qu’est la non-violence, qu’elle soit éducative ou qu’elle soit active ou politique est en train d’occuper la place publique
», se félicité Jean-François Bernardini.

Il reste un énorme chemin à parcourir, mais indéniablement, pas à pas, des graines d’humanité sont plantées à chaque intervention.


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