Assassinat du préfet Erignac : « 25 ans après, c’est lui qui nous réunit au service de la paix », pour Gérald Darmanin

Ce lundi 6 février, le ministre de l’Intérieur est à Ajaccio pour commémorer les 25 ans de la mort du préfet Claude Erignac, le 6 février 1998. C’est la première fois depuis cinq ans qu’un membre du gouvernement assiste à cette cérémonie.

Ce 6 février 2023 marque le 25e anniversaire de la mort du préfet Claude Erignac à Ajaccio. Une cérémonie à laquelle assiste le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.

C'est la première, depuis cinq ans et la participation d'Emmanuel Macron, qu'un membre du gouvernement prend part à l'événement. 

Dans un tweet, la Première ministre, Elisabeth Borne, écrit : "Assassiner un Préfet, c’est frapper toute la Nation. Le 6 février 1998, le pays était endeuillé par le lâche assassinat d’un grand serviteur de l’Etat. 25 ans après, nous n’oublions pas le préfet Claude Erignac. Hommage à cette grande figure de la République."

"La mémoire de Claude Erignac est indissociable de l’Histoire de France"

Lors de son discours, Gérald Darmanin décrit Claude Erignac comme un "homme de coeur, lumineux, droit et intègre. Un grand serviteur de l'État". "Servir, au premier rang, à découvert, au milieu des passions", sont les mots choisis pour qualifier l'engagement du préfet. 

Pour le ministre de l'Intérieur, "il y a 25 ans, l'île de Beauté a été entachée du sang d'un homme de bien". Cet assassinat a "endeuillé la Corse et donc la France toute entière. La mémoire de Claude Erignac est indissociable de l'Histoire de France". 

"Nous devons faire le choix de la lumière"

Faisant référence aux grandes manifestations organisées quelques jours après l'assassinat du préfet, où des milliers de personnes avaient défilé derrière les mots : "plus jamais ça", Gérald Darmanin déclare : "Ce cri, 25 ans après, nous oblige à construire durablement la paix". 

C'est ainsi pour "la cause de la paix" que "le gouvernement a renoué le dialogue et engagé des projets". "Le temps a fait son oeuvre, une génération est passée. Si l'assassinat du préfet Claude Erignac avait fait tomber la France dans les ténèbres, 25 ans plus tard, nous devons faire le choix de la lumière."

Pour le ministre de l'Intérieur il convient désormais "d'écrire une nouvelle page de l’Histoire de la Corse, le gouvernement de la République est prêt, il vous attend, il tend la main". Il conclut : "Mesdames et Messieurs les élus, les morts nous regardent. Vive la Corse, vive la République et vive la France."

Retrouvez l'intégralité du discours de Gérald Darmanin :

Environ 200 participants

Environ 200 personnes ont assisté à la cérémonie. Si le président du conseil exécutif, Gilles Simeoni, et la présidente de l'Assemblée de Corse, étaient présents, aucun élu ou visage connu des partis Corsica Libera ou Core in Fronte. À noter la présence du maire de Porto-Vecchio, Jean-Christophe Angelini.  

Néanmoins de nombreux élus de gauche et de droite ont pris part à la cérémonie : Le député de la 1re circonscription de Corse-du-Sud et ancien maire d'Ajaccio, Laurent Marcangeli, l'ancien député et ancien maire de Porto-Vecchio, Camille de Rocca Serra, et l’ancien maire de Bastia et ancien ministre, Émile Zuccarelli.

Dans le rang des maires : Antoine Versini, maire de Cristinacce et frère de José Versini, condamné à 15 ans de réclusion criminelle pour complicité dans l’affaire Erignac. 

Une reprise des discussions le 24 février ? 

Cette année, pour la première fois, tous les maires de Corse sont invités. À l'issue de la cérémonie, un déjeuner républicain a été organisé à la préfecture avec une vingtaine d'édiles.  

Selon nos informations, le cycle de discussions entre le gouvernement et les élus insulaires pourrait reprendre le 24 février prochain, au lendemain de la décision sur le statut de semi-liberté concernant Alain Ferrandi. Le ministre pourrait revenir en Corse d'ici là.