Cinq personnes de l’équipe dirigeante d’une association d’aide aux handicapés, A Stella, comparaissent pour escroquerie et atteinte à la liberté d’accès aux marchés publics. De 2006 à 2011, 1,5 million d’euros aurait été détourné.
L'ancien directeur des associations d'aides aux handicapés nie toute intention d'escroquerie. Entre 2006 et 2016, plus d'1,5 million d’euros aurait été détourné au sein du groupement A Stella, qui rassemble plusieurs structures d'accueil pour handicapés.
L'argent n'aurait jamais été utilisé dans les centres. Un éducateur, croisé dans les couloirs du tribunal d’Ajaccio, était salarié de l'association et père d'un handicapé.
Il a vu les établissements se détériorer au fil du temps. « Ce que j’ai vu, c’est qu’au fur et à mesure des années ça se dégradait dans la mesure où une partie de l’argent qui était destiné à ces établissements partait ailleurs, et non pas pour les enfants. Il y avait des problèmes matériels et il y avait des conditions d’accueil, au niveau des locaux, qui n’étaient pas toujours adaptées », souligne-t-il.
Opérations frauduleuses ?
Surfacturation, création d'une centrale d'achat par le fils du directeur, chèques au motif de départ anticipé à la retraite, l’équipe dirigeante aurait mis en place plusieurs opérations frauduleuses.
« Il eut fallu, et tout le monde en est convenu, que dans cette affaire un juge d’instruction soit désigné. Pour qu’elle puisse faire la part des choses entre ce qui relève de la fable et ce qui est éventuellement avéré. Malheureusement, cela n’a pas été le cas et le tribunal hérite d’une véritable usine à gaz », estime maître Camille Romani, avocat de la défense.
Mercredi, la procureure de la République a réclamé des peines de deux ans de prison avec sursis contre les cinq dirigeants d'A Stella ainsi qu'une interdiction de gérer contre Jean-Claude Ragache, le directeur de ce groupement. Le procès se poursuit cet après-midi avec les plaidoiries de la défense.