Le leader de la droite insulaire, qui a quitté les Républicains en 2018, ne se rangera pas derrière Valérie Pécresse. Ce n'est guère une surprise pour ses alliés sur les bancs de l'Assemblée de Corse. Mais ce soutien affiché fait grincer quelques dents.
Ce mardi 1er février, Laurent Marcangeli a dévoilé son choix pour la présidentielle d'avril prochain dans l'émission Bonjour chez vous !, sur Public Sénat : "je souhaite la candidature d'Emmanuel Macron. Et s'il est candidat, je le soutiendrai".
. @LMarcangeli, Maire @VilledAjaccio, annonce qu’il soutiendra @EmmanuelMacron dans #BonjourChezVous ! @afpfr @Corse_Matin pic.twitter.com/TbK642dfqu
— Public Sénat (@publicsenat) February 1, 2022
Durant l'entretien, le maire d'Ajaccio a précisé qu'il a quitté les Républicains au lendemain de la dernière élection présidentielle. Il avait à l'époque soutenu la candidature de François Fillon, sans pour autant faire mystère de ses doutes concernant sa légitimité, au vu du scandale qui touchait le candidat des Républicains.
Aujourd'hui, il est le référent en Corse du mouvement Horizon, fondé par Edouard Philippe, ancien Premier ministre d'Emmanuel Macron. "Et la très grande majorité, pour ne pas dire la quasi-intégralité des élus qui ont rejoint Edouard Philippe feront comme lui. Ils soutiendront Emmanuel Macron", a affirmé Laurent Marcangeli sur le plateau de la chaîne parlementaire.
En Corse aussi, une droite, ou des droites...
Il y a deux ans, Laurent Marcangeli avait été désigné par la droite insulaire pour mener la liste Un Soffiu Novu aux Territoriales. Dans l'hémicycle, sur les bancs de son groupe, les élus Républicains qui soutiennent Valérie Pécresse sont nombreux. De quoi brouiller un peu plus les cartes dans une famille politique en reconstruction ?
Laurent ne prend personne en traitre. On ne peut pas crier au scandale.
Ange Santini
Ce n'est pas l'avis d'Ange Santini, maire de Calvi et figure du parti républicain sur l'île : "c'est un non-événement. Laurent ne prend personne en traître. Il n'y a pas lieu de s'offusquer de cette annonce, on le savait dès le départ. Tout cela est logique, personne ne peut crier au scandale".
L'ancien président du Conseil exécutif de Corse l'assure, cela ne remet rien en cause au niveau régional. "A l'Assemblée de Corse, le groupe est uni, et les fondamentaux sur lesquels la liste s'était constituée ne sont pas remis en cause."
Lors de son interview télévisée sur Public Sénat, Laurent Marcangeli a d'ailleurs bien pris soin de préciser qu'il avait "adhéré au RPR à l'âge de 16 ans", et qu'il était "toujours un homme de droite". "Je n'ai pas l'impression d'avoir tourné casaque".
Fidélité
Certains Républicains, sur l'île, sont moins conciliants avec le positionnement de Laurent Marcangeli. François-Xavier Ceccoli recevra Valérie Pécresse en Corse dans deux jours. Pour lui non plus, ce soutien "n'est pas une surprise". Néanmoins, le président de la fédération LR de Haute-Corse aurait "préféré qu'il reste fidèle à sa famille d'origine. Il est maire de la plus grosse commune de Corse, et cela représente un poids conséquent."
A quoi ressemblera le futur de la droite en Corse, et qui en aura le leadership si Valérie Pécresse l'emporte, ça reste encore à écrire.
François-Xavier Ceccoli
Mais François-Xavier Ceccoli ne se gêne pas pour rappeler, dans la foulée, que "lors de la primaire de 2017, Laurent Marcangeli avait soutenu Juppé, et c'était Sarkozy qui était sorti en tête à Ajaccio. Alors je pense qu'il est bon d'attendre, on pourrait voir des choses surprenantes. L'influence des maires, dans ce genre de scrutin..."
En Corse, la campagne présidentielle est belle est bien lancée. Et pour cause... L'enjeu des prochaines échéances électorales, à droite, est aussi régional. "Laurent Marcangeli était le leader de la liste U Soffiu Novu. C'est vrai, Mais à quoi ressemblera le futur de la droite en Corse ? Et qui en aura le leadership si Valérie Pécresse l'emporte ? Ca reste encore à écrire".