Les avocats d'Ajaccio ont décidé mardi 8 octobre de ne plus assister aux audiences jusqu'à jeudi au moins pour protester contre la garde à vue de leur bâtonnier, Dominique Ferrari, et d'un autre confrère, Philippe Gatti, dans le cadre d'une enquête anti-terroriste.
"L'ensemble des avocats décide de refuser d'assurer leur présence à toutes les audiences en veillant à ce que les intérêts des justiciables soient réservés, jusqu'à jeudi 9 octobre à 18H00", a déclaré le bâtonnier ad interim Louis Bujoli, à l'issue d'une assemblée générale au palais de justice.
Me Bujoli a souligné que cette décision avait été prise par le conseil de l'ordre réuni en assemblée générale extraordinaire et par une assemblée générale des avocats.
"Le conseil a constaté a nouveau la violation des droits essentiels appartenant aux citoyens placés en garde à vue", selon une déclaration du conseil.
Il a en outre déploré "qu'aucune réponse n'a été apportée, de nature à expliquer cette violation répétée avec les conséquences extrêmement lourdes sur l'image et l'honneur des personnes gardées à vue".
Me Ferrari et Me Gatti, lui même ancien bâtonnier, ont été interpellés lundi matin et sont depuis gardés à vue dans une caserne de gendarmerie à Ajaccio
dans le cadre d'une enquête sur des attentats contre deux gendarmeries en 2013. Une protestation des avocats émise lundi a été lue mardi à l'ouverture de toutes les audiences. Le barreau d'Ajaccio décidera jeudi à 18H00 des suites à donner au mouvement.
Neuf autres personnes, appartenant parfois à la mouvance nationaliste, arrêtées lundi en même temps que les deux avocats, étaient toujours gardées à vue mardi. Cette mesure peut être portée à 96 heures dans les dossiers de terrorisme. Des rassemblements de protestation seront organisés mardi à 18H00 devant les préfectures d'Ajaccio et de Bastia, à l'appel du parti indépendantiste Corsica Libera et de l'organisation de défense des prisonniers politiques Sulidarità.