Des produits de saison à prix producteur, c’est le concept d’A strada campagnola, initiée par Hedaqui. L'association a ouvert un point de vente de 200 mètres carrés en plein centre-ville d'Ajaccio, sur le cours Napoléon, ce samedi 8 juillet.
"A strada campagnola, maison de producteurs." L’enseigne n'est pas encore accrochée sur la devanture que déjà, les premiers clients investissent les lieux. Farine de châtaigne, huile d’olive, vin, charcuterie, légumes, mais aussi bijoux, savons ou encore bandes dessinées trônent sur des étals flambant neufs.
Ici, on s’attelle à étiqueter un prix sur un pot de miel. Là-bas, on met en place des rafraîchissements sur une table dressée. Car ce samedi 8 juillet, c’est un grand jour pour ce tout nouveau lieu de vie : l’inauguration.
Le point de départ, c’est un groupement d'agriculteurs qui en avait marre des intermédiaires.
Noellie Andreucci
Malgré son nom, ce nouveau marché n’est pas situé au cœur d’un village insulaire mais bel et bien dans le centre-ville d’Ajaccio.
Un pari pour Noellie Andreucci, productrice de charcuterie à Zevaco et présidente de l’association Hedaqui, qui chapeaute la structure. Elle se souvient de la genèse du projet.
"Le point de départ, c’est un groupement d'agriculteurs qui en avait marre des intermédiaires, et qui s’est dit : “Maintenant, on va vendre nos produits de saison à nos prix”. Le but était que les gens puissent rentrer dans le magasin et faire l'ensemble de leurs courses."
Un premier projet de "maison des producteurs" naît alors à Petreto-Bicchisano. Il fête aujourd'hui ses quatre ans d’existence et réunit une soixantaine de professionnels.
Forte de cette expérience et du "retour positif" des clients, une partie de l’équipe saute le pas et décide d’investir la cité impériale. "Nous avons été beaucoup sollicités pendant le confinement pour des livraisons sur Ajaccio, c’est ce qui nous a décidés", souligne la jeune femme.
Ouverture
"On a trouvé ce local et on a fait les travaux nous-mêmes.", confie-t-elle. Des 200 mètres carrés de l’ancien magasin d’ameublement, il ne reste plus grand-chose.
À part les grandes baies vitrées qui donnent sur le cours Napoléon. C’est ce détail qui a séduit Noellie Andreucci. "La lumière et l’ouverture sur l’extérieur, c’était très important."
Car l’échange et la rencontre avec le consommateur sont au cœur du projet de l’association. D’ici un mois, elle espère d’ailleurs lancer de nouvelles activités. Au programme, des ateliers vannerie, poterie, saponification, couture ou encore huiles essentielles.
Au centre de cette démarche, la volonté de valoriser les produits et savoir-faire. "Moi, j'aime quand les gens me posent des questions, quand ils s'intéressent, s'anime la productrice. Pouvoir leur expliquer exactement ce que je fais, c'est vraiment le but, et c’est aussi celui de tous les membres de l’association."
"Amener l’agriculture en ville"
Une philosophie qui a séduit les producteurs, à l’instar de Sylvain. L’homme tient une auberge et une microbrasserie à Cozzano. Il produit également du miel et du safran depuis dix ans.
"C’est toujours mieux pour un artisan de faire de la vente directe, explique-t-il, après avoir disposé lui-même ses bouteilles sur un présentoir. Et puis c’est intéressant d’amener de l’agriculture et de l’artisanat en ville. Ce souffle-là, c’est ça qu’il manquait."
"Il était temps", confirme Aziz, les bras chargés de pots de confiture. Pour ce client, "consommer local, c’est important. Il faut aider les agriculteurs."
Tradition oblige, l’inauguration s'accompagne d'une bénédiction. "Que les producteurs soient les artisans du bien commun", incite le père Antoine Peretti. C’est le chemin que les membres d’Hedaqui entendent bien prendre.
Retrouvez le reportage de Céline Lerouxel et Marion Fiamma :