Manque de personnels, difficultés à embaucher, l'hôpital d'Ajaccio sous tension

En tension depuis de nombreuses années, la situation s'est notamment aggravée avec la crise sanitaire du Covid19. Au centre hospitalier d'Ajaccio, les syndicats alertent.

Devant l'entrée des urgences du centre hospitalier d'Ajaccio, une banderole, vestige d'une ancienne manifestation, est accrochée. En lettres noires et rouges, elle prévient : "Soigne et tais-toi, c'est fini !!!"

À elle seule, elle témoigne de la tension régnant dans l'établissement. En cause notamment, un manque de personnel. "Tout le monde est fatigué, surtout que l'on vient de traverser des crises Covid et avant ça, on avait déjà augmenté les heures dues. Le personnel est de plus en plus fatigué et il y a un vrai mal être", explique Brigitte Martelli, infirmière aux urgences et secrétaire de section STC.

À ce manque de personnel, s'ajoutent des difficultés à embaucher, notamment des aides-soignants et des infirmiers spécialisés. Un fait qui selon certains syndicats aurait entraîné la fermeture d'un bloc opératoire sur les six que compte le centre hospitalier. "Sur les 35 postes d'infirmiers de bloc opératoire, il nous manque 10 personnes. Par conséquent, ça augmente la charge de travail des personnels restants qui pratiquent dans des conditions de travail dégradées. On a réussi à tenir jusqu'au dixième départ, mais on a été forcé de fermer un bloc opératoire depuis 15 jours", précise Thierry Patton, infirmier anesthésiste et secrétaire de section CGT.

"Nous risquons d'être confrontés à un problème"

Jean-Luc Pesce, le directeur de l'établissement, partage le constat des syndicats quant à l'épuisement des équipes. "Il faudrait être sourd et aveugle pour ne pas comprendre cette fatigue, surtout après les quatre vagues de Covid." Mais il avance une toute autre explication concernant la fermeture du bloc opératoire. "Il est fermé depuis une semaine, car nous sommes en période de vacances scolaires. Et comme beaucoup d'établissement, on adapte notre activité en fonction des professionnels qui y travaillent. Il y a moins de programmation chirurgicale, c'est l'occasion aussi de donner du congé aux personnels. On ne ferme pas de bloc opératoire par manque de personnel et toutes les urgences sont assurées et nous continuons à faire des interventions programmées", affirme-t-il.

Si pour l'heure les personnels présents tiennent, Antoinette Bruni, secrétaire de section CFDT, s'inquiète pour l'avenir. "En cas de cinquième vague, ou de toute autre épidémie, si nous ne recrutons pas, nous risquons d'être confrontés à un problème." Pour y pallier, Brigitte Martelli du STC, propose quelques idées. "Il faut rendre le métier de soignant attractif, pour la Corse, on demande l'instauration d'une prime spécifique pour le personnel de tous les hôpitaux de Corse afin de recruter du personnel en plus dans les services."

Une prime que la syndicaliste souhaite calquer sur celles octroyées en Ile-de-France. Ainsi, depuis février 2020, 940 euros brut sont versés aux personnels, touchant moins de 1.935 euros par mois, qui ont exercés au moins trois mois dans un hôpital de Paris ou des départements des Hauts-de-Seine, de la Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne. Une seconde, appelée "grand âge", réserve 118 euros brut mensuels supplémentaires aux 80.000 aides-soignants exerçant auprès des personnes âgées dans la région. 

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