Ce mardi 15 septembre devait s'ouvrir au palais de justice d'Ajaccio le procès de l'affaire Jessica Nassibian, emportée par une embolie pulmonaire le 5 août 2011. La famille reproche des négligences dans la prise en charge médicale. Mais l'hôpital d'Ajaccio ne s'est pas présenté au tribunal.
"Là, on est dans tous nos états. On espère de tout cœur que justice soit rendue à Jessica."
Plus de neuf ans se sont écoulés depuis le décès de Jessica Nassibian, 25 ans, à l’hôpital d’Ajaccio des suites d’une embolie cardiaque et pulmonaire, le 5 août 2011. Mais pour sa famille, présente ce mardi 15 septembre à l'audience au palais de justice d’Ajaccio, la douleur reste aujourd’hui toujours aussi vive.
"Moi, je veux juste entendre, «oui, il y a eu une erreur». Le reste n’a aucune d’importance", assure sa mère, Françoise Nowicki.
Car ses proches en sont convaincus : la mort de Jessica relève d’une négligence médicale. Ils pointent ainsi plusieurs signes avant-coureurs dans les mois qui ont précédés son décès.
Moi, je veux juste entendre, «oui, il y a eu une erreur». Le reste n’a aucune d’importance.
Trois passages aux urgences en deux mois
Le 8 juin, Jessica arrive pour la première fois aux urgences de l’hôpital de la Miséricorde. Sa jambe est enflée et a changé de couleur. Elle provoque d’importantes douleurs. Un doppler est commandé, sans résultats probants. La jeune femme est renvoyée quelques heures plus tard chez elle avec une ordonnance pour un traitement anti-inflammatoire et du repos.Le 3 août, elle est prise d’un malaise. Un médecin est appelé. Le rythme cardiaque de la jeune fille est jugé trop élevé. Il demande son hospitalisation. Transportée aux urgences, elle en ressort finalement en milieu de nuit. Avant d’y être à nouveau admise le matin, à la suite d’un nouvel évanouissement plus important.
Notre vie s'est terminée avec la sienne.
Un scanner effectué à son arrivée révèle la présence de caillots infiltrés dans les poumons. Pour Jessica, il est alors déjà trop tard : malgré les efforts des équipes soignantes, la jeune femme s’éteint le 5 août, à l’âge de 25 ans.
"Une jeune fille de 25 ans qui s’en va comme ça soudainement, je peux vous dire qu’on ne vit plus. Parents, sœur… Notre vie s’est terminée avec la sienne", confie sa mère.
L'hôpital absent, le procès renvoyé
Un soulagement de courte durée pour la famille : si l’urgentiste mis en cause dans ce dossier, Dominique Murgue, s’est bien présenté au jugement, les représentants de l’hôpital de la Miséricorde étaient eux absents. Le médecin et la structure sont tous deux poursuivis pour "homicide involontaire après négligence"."Nous étions prêts à nous défendre aujourd’hui en présence de l’hôpital, estime Maître Don Georges Pintrel, avocat du médecin. Mais les faits reprochés au docteur Murgue et ceux à l’hôpital d’Ajaccio sont tellement intriqués qu’il aurait été hallucinant que les deux prévenus soient jugés séparément."
Le procès a été renvoyé au 18 décembre. Ce jour-là, l’urgentiste sera également jugé pour une autre affaire d’homicide involontaire après négligence.