Une nouvelle augmentation du prix du tabac est programmée ce 1er janvier 2025. L'arrêté ministériel paru au journal officiel le 24 décembre entérine une augmentation qui varie de 50 centimes à un euro pour un paquet de 20 cigarettes. Malgré la diversification en cours, les buralistes s'inquiètent des effets de cette hausse sur leur activité. La présidente de la fédération des buralistes de l'Aude témoigne.
Le chiffre est éloquent : en 2000, les buralistes étaient 250 dans le département de l'Aude, aujourd'hui, ils ne sont plus que 161.
Valérie Gauthier, la présidente du syndicat des buralistes audois dit comprendre les impératifs sanitaires de la lutte contre le tabagisme mais juge l'augmentation du prix du tabac inefficace.
Aujourd'hui, 4 paquets de cigarettes sur 10 consommés en France sont achetés en dehors de nos frontières.
Valérie Gauthier, présidente du syndicat des buralistes de l'Aude.
Même si le prix de nombreux paquets va désormais franchir le seuil des 13 euros, "La consommation reste aujourd'hui bien présente, nous nous en sommes rendu compte lors du COVID où momentanément, les commerçants ont retrouvé les consommateurs habitués à se procurer le tabac par d'autres canaux" explique-t-elle.
La nouvelle augmentation programmée ce 1er janvier va encore accélérer la fragilisation des commerces encore largement dépendants de la vente de tabac. Les achats de tabac à l'étranger, jusqu’à 4 cartouches par particulier sont aujourd'hui autorisés, risquent encore de s'accélérer. Mais aussi la contrefaçon. Depuis quelques années, des unités parfois mobiles de fabrication de cigarettes sont démantelées par les autorités.
Une diversification encore inachevée
Les pistes de diversification encouragée par le gouvernement sont pourtant nombreuses : retrait de colis, compte nickel, timbres-amendes, mais elles ne suffisent pas à compenser les pertes enregistrées par les buralistes.
La dernière augmentation de prix du tabac a entraîné une chute de 15% de mon activité. J’essaie de développer le rayon jouets, la librairie mais ce n'est pas possible pour tous.
Valérie Gauthier, présidente du syndicat des buralistes de l'Aude.
La présidente des buralistes de l'Aude salue le second plan gouvernemental mis en place pour accompagner les commerçants. Il prévoit une enveloppe pouvant aller jusqu’à 70 000 euros d'aides pour des projets fléchés de diversification mais les bénéficiaires doivent eux-mêmes engager 30 000 euros. Une somme trop importante pour leurs capacités financières.
2025 s'annonce encore une année difficile pour des buralistes qui sont souvent les derniers commerçants de villages ruraux. La moitié d'entre eux est installée dans des villages de moins de 3.500 habitants.