Lors d'une conférence de presse organisée samedi 16 septembre à Ajaccio, le collectif Patriotti a lancé un appel à "réorganiser le mouvement de résistance patriotique". Une réunion est prévue le 15 octobre prochain à Corte.
Membres des collectifs de prisonniers, représentants de Corsica libera, responsables syndicaux du STC, militants associatifs...
Ils étaient environ cinquante à s'être réunis ce samedi matin au Palais des congrès d'Ajaccio où le collectif de prisonniers Patriotti" a appelé à une "réorganisation du mouvement de résistance patriotique".
"Notre peuple est en train de disparaître, a lancé en guise d'introduction à son propos Jean-Philippe Antolini, porte-parole du collectif. Cette disparition s'accompagne d'une dépossession massive de notre terre. Dans quelques mois, nous serons minoritaires sur notre propre terre !"
Selon "Patriotti", ce constat "appelle à une réaction de la part de notre peuple et des organisations politiques, associatives, syndicales et sociales qui le composent". Et d'ajouter : "Nous pensons que l'heure est venue de réorganiser le mouvement de résistance patriotique. [...] Nous avons décidé de continuer notre combat à visage découvert au nom de l'intérêt collectif supérieur du peuple corse."
En conclusion, le collectif invite "tous les militants qui se reconnaissent dans [son] constat, y compris ceux qui sont inorganisés ou qui n'appartiennent à aucune structure, ceux qui se reconnaissent dans la nation et dans les fondamentaux du mouvement national, et ceux qui refusent les démarches de soumission à l'égard de Paris à participer à une réunion pour constituer la démarche de résistance patriotique face à l'Etat français".
Le rendez-vous a été fixé au 15 octobre prochain à Corte, à l'Université de Corse.
Le reportage réalisé ce samedi à Ajaccio par Jean-Philippe Mattei et Stéphane Poli :
Jean-Philippe Antolini : "transcender les partis"
En marge de cette conférence de presse, Jean-Philippe Antolini a répondu aux questions de France 3 Corse.
France 3 Corse : Face aux médias, ce samedi matin, vous avez évoqué une "réorganisation du mouvement de résistance patriotique". Qu'est-ce que cela signifie ?
Jean-Philippe Antolini : Cela signifie que nous appelons à travers les partis, les syndicats, les associations, tous les militants qui se reconnaissent dans notre constat, dans notre démarche et dans notre lutte à venir le 15 octobre 2023 à l'Università di Corti pour débattre tous ensemble de la forme que nous pourrons donner à cette réponse qui est aujourd'hui indispensable face à l'État français, face à la disparition programmée de notre peuple et de notre langue, et face à la dépossession de notre terre.
Quelle forme pourrait prendre cette démarche ? Pourrait-elle supplanter certaines structures voire des partis politiques ?
Nous appelons les gens à transcender les partis pour se retrouver sur les fondamentaux du nationalisme, pour faire avancer nos idées. Les militants présents le 15 octobre à Corti décideront de la démarche et de la forme qu'elle prendra. Nous sommes tous des anciens prisonniers. Nous avons pris les armes pour lutter contre l'État français. Nous en avons payé le prix cher. Aujourd'hui, nous ne voulons pas avoir fait ces années de prison pour rien en voyant l'état actuel de la situation en Corse qui est catastrophique à tous les niveaux : économiques, linguistiques, politiques… Nous appelons à un sursaut patriotique, et nous appelons tous les militants qui se reconnaissent dans ce constat à venir débattre avec nous.
Au niveau de Patriotti, à l'origine de cette conférence de presse, il y a certainement une piste. Que souhaiteriez-vous concernant la forme de cette démarche ?
Nous souhaitons que les militants choisissent la forme qui leur conviendra le mieux pour cette démarche. Ce qui est le plus important pour nous, c'est de revenir sur les fondamentaux du nationalisme ; de lutter tous ensemble avant qu'il ne soit trop tard. Nous pouvons estimer aujourd'hui la Communauté historique de ce pays à 180.000 habitants sur à 180000 Corses sur 350.000 habitants. C’est pratiquement la moitié. Donc, avec 4 000 nouveaux arrivants par an, dans 2 ans, nous serons minoritaires sur notre propre terre. Notre peuple est en train de disparaître. L'heure est grave. Nous appelons les Corses à la mobilisation. Ce seront eux qui choisiront.
Cette démarche n’est-elle pas révélatrice d’un constat d'échec au sein du mouvement nationaliste qui est, à l’heure actuelle, divisé en plusieurs structures, associations et partis politiques ?
Il ne nous appartient pas de juger. Nous, nous constatons qu’aujourd'hui, la situation n'est pas à la résistance patriotique comme elle devrait l'être. Nous n'avons pas, tous ensemble, apporté les réponses qu'il fallait à un moment donné. C'est pour ça que nous appelons les gens à débattre le 15 octobre pour choisir les meilleures formes pour lutter et pour sauver ce qui peut encore l'être.