16400 habitants de l'agglomération toulousaine sont impactés par les nuisances sonores aériennes nocturnes. C'est autant que pour le trafic routier. Ce chiffre, dévoilé le 13 décembr 2024e lors du conseil métropolitain, provoque la colère des associations de riverains, alors qu'elles attendent toujours les retombées de l'étude d'impact lancée par la préfecture.
Les riverains de l'aéroport impactés par les nuisances sonores nocturnes seraient deux fois plus nombreux que prévu. De quoi provoquer la colère des associations de riverains qui demandent des explications.
16400 personnes impactées
Chantal Beer-Demander n'en revient toujours pas. Le vendredi 13 décembre, la présidente du Collectif contre les nuisances sonores aériennes de l'aéroport de Toulouse-Blagnac est tombée des nues. Lors d'un conseil métropolitain, elle a découvert un chiffre qui la fait frémir.
"Un chiffre est sorti du chapeau des élus : il y a 16400 Toulousains, impactés par le bruit nocturne des atterrissages et décollages à Blagnac", confie-t-elle. "Je suis stupéfaite. C'est le double de ce qui nous avait été annoncé il y a quelques mois par la direction générale de l'aviation civile, la DGAC. Et c'est autant que pour le trafic routier".
Une annonce tardive
Si cette annonce fait autant de vagues, c'est parce qu'à aucun moment, lors de la consultation publique ou de l'étude d'impact sur les nuisances aérienne lancée par la préfecture, le chiffre n'a été évoqué : "On en était resté à 8000 personnes concernées", explique Chantal Beer-Demander.
"C'est incroyable que nous apprenions cela maintenant", raconte Chantal Beer-Demander. "Cela doit être la même chose pour le préfet. Il a pourtant déjà décidé d'adopter un scénario de restriction des vols de nuit. Alors d'où sort ce chiffre et pourquoi n'a-t-il pas été dévoilé au moment de la consultation ?"
"L'étude d'impact s'était basée le plan de prévention précédent", répond Hélène Cabanes, élue écologiste à la Métropole. "Depuis, le niveau de dépassement du seuil a doublé la nuit. Et il est sûrement minoré car il ne prend pas en compte le trafic de Francazal et des héliports de Purpan et Rangueil".
Deux à trois vols par nuit
Après des mois de consultation, la préfecture envisage d’interdire les décollages entre 23 heures et 6 heures du matin et les atterrissages entre 23 h 30 et 6 heures du matin. Mais elle prévoit aussi des dérogations pour 400 vols commerciaux et autant de vols Chronopost.
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"800 vols autorisés sur l’année, c'est 2 à 3 par nuit et autant de réveils pour les riverains", commente Chantal Beer-Demander, qui remue ciel et terre, pour tenter de vérifier la véracité des chiffres. Le collectif contre les nuisances sonores de l'aéroport a déjà sollicité la préfecture et les différentes commissions concernées par le dossier, sans réponse pour l'instant.
Sollicitée, la Métropole ne s'est pas encore exprimée sur cette affaire. Dans l'agglomération, 100000 personnes subissent à plus ou moins grande échelle les bruits des avions de l'aéroport de Toulouse-Blagnac.