AVIONS. Couvre feu et moins d'arrivées après minuit, les solutions pour réduire les nuisances sonores de cet aéroport

Pressé par les riverains, le préfet d'Occitanie a présenté ce 27 septembre les conclusions d'une étude d'impact visant à réduire les nuisances sonores nocturnes autour de l'aéroport de Toulouse-Blagnac. Entre minuit et 6h, seules 400 arrivées retardées seront tolérées chaque année.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Ses conclusions étaient attendues de pied ferme par les 15 000 riverains des pistes de Toulouse-Blagnac. L'étude d'impact visant à "améliorer l'environnement sonore" de l'aéroport, lancée en septembre 2023, a été présentée ce vendredi 27 septembre 2024 par le préfet de la région Occitanie.

Le constat

Depuis la reprise du trafic aérien qui a suivi la période Covid, et la mise en place de nouveaux couloirs aériens, les plaintes pour nuisances sonores explosent sur les six communes proches de l'aéroport. Le collectif constitué par les riverains sur place affirme chiffres en main qu'elles sont en constante augmentation notamment la nuit, empêchant de dormir la fenêtre ouverte. Voyez ci-dessous la zone soumise aux nuisances dépassant les 50 décibels.

Les premières mesures

Sous la pression des associations, le gestionnaire de l'Aéroport de Toulouse-Blagnac a fait un premier pas : depuis l'été 2024, il n'y a plus de vol commercial programmé la nuit entre minuit et 6h, contre 75 vols l'été d'avant et 231 en 2019. Mais l'interdiction ne concerne pas les vols retardés, de plus en plus nombreux avec l'avènement des compagnies low-cost. Ni le service de fret postal.

Approche dite "équilibrée"

Baptisée "étude d’impact selon l’approche équilibrée" (EIAE), la démarche lancée par l'Etat vise à pérenniser le couvre-feu nocturne pour "atteindre les objectifs de réduction du bruit", et - en même temps - "assurer le maintien de l’activité économique et industrielle de ce secteur essentiel pour le territoire", en visant "le meilleur rapport coût efficacité".

Les 4 options

Les autorités ont étudié quatre scénarios en comparant leur efficacité. Tous interdisent les rotations des avions les plus bruyants entre 22h et 6h, et limitent les autres selon des créneaux horaires différents.

  • Scénario 1 : les départs et arrivées programmés seraient interdits la nuit. Mais pas d'interdiction des vols retardés. Peu d'évolution donc, l'hypothèse est écartée.
  • Scénario 2 : même dispositif, auquel s'ajoute l'interdiction totale des départs entre minuit et 6h, vols retardés compris. Selon la préfecture, "il ne garantit pas la maîtrise du trafic en cœur de nuit"
  • Scénario 3 : les arrivées sont également strictement interdites entre minuit et 6h. Les conséquences économiques sont jugées "insoutenables".
  • Scénario 4 : il prévoit l'interdiction des rotations nocturnes graduée selon le niveau de bruit de l'avion. Les conséquences économiques sont également jugées "insoutenables".

La voie choisie

Le préfet proposera au Gouvernement, comme "piste de travail", une variante du scénario 2, appelée « scénario 2 sécurisé » Elle prévoit :

  • Fin des départs programmés après 23h, et interdiction totale des départs entre minuit et 6h, y compris en cas de retard.
  • Plus d'arrivées programmées entre 23h30 et 6h.
  • Les atterrissages retardés restent possibles, mais dans une tolérance de 400 par an, soit moitié moins qu'aujourd'hui. Chaque compagnie se verra attribuer un quota.

Les premières réactions

Présidente du Collectif contre les nuisances aériennes de l'agglomération toulousaine, Chantal Beer-Demander estime que le scénario choisi "ne casse pas trois pattes à un canard", en apportant une petite amélioration pour la nuit, mais risque aussi de densifier les rotations entre 22h et minuit.

On est un peu déçus. On s'attendait à avoir, comme autour d'autres aéroports français, un vrai couvre-feu, complet, un temps où on peut se reposer. On n'aura pas ça

Chantal Beer-Demander, présidente Collectif contre les nuisances aériennes de l'agglomération toulousaine

Et maintenant ?

Un arrêté interministériel définissant les restrictions d’activité aérienne sera proposé d'ici la fin 2025.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
choisir un sujet
en region
choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information