Procès Coppolani : "à partir du moment où vous êtes un proche de Jacques Santoni, vous êtes forcément un membre du Petit Bar... C'est une hérésie !"

Depuis le 12 mai, Eric Coppolani, condamné à 30 ans de réclusion criminelle en première instance, puis à 25 ans en appel, pour l'assassinat d'Antoine Nivaggioni, comparait pour un second procès en appel. Au programme de la deuxième journée de procès, l'examen des faits.

Durant cette deuxième journée de procès, les enquêteurs ont énuméré les éléments à charge : des traces d'ADN sur un bouchon de liège ; la mise en cause d'Eric Coppolani par Patrick Giovannoni, que l'on connaît désormais sous l'appellation de premier repenti de France ; les surveillances vidéos dont les bandes font état de passages fréquents de l'accusé chez Jacques Santoni, chef présumé de la bande du Petit Bar, à Ajaccio, aux environs du 18 octobre 2010, lorsqu'Antoine Nivaggioni a été assassiné

Maître Valérie Coriatt, avocate d'Eric Coppolani, s'empresse de souligner la légèreté supposée de l'accusation, à la fin de la journée : "on tente de noyer le dossier dans toute l'histoire du banditisme corse, et par conséquent on noie allègrement tout le monde, les jurés comme la cour. Et par là même, la réalité de ce dossier. L'ADN découvert sur un bouchon, quatre ans après les faits, est parcellaire ; la seule mise en cause réelle, alors que les témoignages sont plutôt en notre faveur, c'est celle faite par le premier repenti de France... Et l'on devrait considérer que sa parole est pleinement vertueuse, alors qu'il n'a pas été un témoin direct de ce qui se serait passé, mais serait une espèce de confesseur des âmes du premier cercle du Petit Bar, à qui l'on raconterait tout ce que l'on a fait par le menu..."

Enfin, concernant la proximité avec Jacques Santoni, dont le cas est disjoint pour des raisons médicales, Me Coriatt estime que l'on veut mettre en avant "une espèce de théorie de la porosité selon laquelle les amis de mes amis sont mes amis. A partir du moment où vous êtes un proche de Jacques Santoni, vous êtes forcément un membre du Petit Bar... C'est une hérésie !"

Aide-soignant

Lors de la première journée de procès, consacrée à l'étude de la personnalité de l'accusé, Eric Coppolani, qui avait une nouvelle fois clamé son innocence en préambule, est longuement revenu sur ses liens avec Jacques Santoni. L'homme de 47 ans, que les témoignages ont présenté comme "plutôt sympathique", "posé", ne présentant "aucun trouble mental, ou de la personnalité", ne cache pas que Jacques Santoni est son "ami de toujours". Et que les liens avec celui qui est le cousin de sa compagne sont "presque familiaux".

Et depuis l'accident de moto dont Jacques Santoni a été victime en 2003, Eric Coppolani se considérait presque comme "un aide-soignant". Ce qui explique en grande partie ses allées et venues régulières, selon la défense : "cette question ne se pose évidemment pas pour l'infirmière ou pour la femme de ménage. Ca, c'est une réalité. Ses heures d'arrivée et de départ sont strictement les mêmes, chaque jour, que ce soit avant le 18 octobre, le 18 octobre, ou après le 18 octobre. Rien n'a changé."

La partie civile, pour l'heure, reste bien plus discrète. Elle affiche sa sérénité, et se contente de nous affirmer que le dossier est solide, et que les éléments rassemblés par l'enquête sont suffisants. 

Lundi matin, pour la reprise des débats, ce sont les experts balistiques qui se présenteront à la barre. Le procès durera jusqu'au 20 mai. 

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