L'Assemblée de Corse a adopté jeudi 28 juillet une résolution demandant à l'Etat de fermer les lieux de culte musulman fondamentalistes dans l'île, quelques heures après une mise en garde du FLNC aux "islamistes radicaux".
La majorité nationaliste de l'assemblée, la droite et la gauche ont voté une résolution demandant l'application de cette mesure au terme d'une journée entière de débat ponctuée de plusieurs interruptions de séance. Seuls les trois élus communistes n'ont pas participé au vote.
L'assemblée avait inscrit la question du terrorisme islamiste à l'ordre du jour de sa session après les attentats de Nice, le 14 juillet, et de mardi dernier à Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime).
Les élus territoriaux ont d'abord exprimé leur compassion et "la solidarité du peuple corse" envers les victimes de la terreur partout dans le monde.
Dans leur résolution, ils ont demandé à l'Etat "la fermeture immédiate des lieux de culte ou de réunion constituant des foyers de radicalisation avérés ou dans lesquels sont tenus des discours de haine créant un climat favorable à la violence".
Des foyers de radicalisation avérés
"Considérant que la Corse apparaît actuellement particulièrement exposée" et "la présence avérée sur le territoire de l'île de foyers d'influence salafiste", les présidents nationalistes de l'Assemblée de Corse et du Conseil exécutif demandent dans cette résolution "la fermeture immédiate des lieux de culte ou de réunion "constituant des foyers de radicalisation avérés ou dans lesquels sont tenus des discours de haine créant un climat favorable à la violence"Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni demandent également à l'Etat de renforcer "les mesures nécessaires à la sécurisation des pincipaux lieux de fréquentation estivale et de façon plus génèrale, de mettre tout en oeuvre pour assurer la sécurité de la population de l'île".
Des Assises sur le thème "La Corse et son peuple : quel modèle de société et d'appartenance citoyenne?" doivent être organisées avec les représentants des différents cultes religieux et "l'ensemble des forces vives de l'île".
La mise en garde du FLNC du 22 octobre
Mercredi, le FLNC dit du 22 octobre avait de son côté lancé dans un communiqué une mise en garde aux "musulmans radicaux de Corse", menacés de "réponse déterminée, sans aucun état d'âme" en cas d'attaque.Dans ce texte de 5 pages, le groupe, qui avait annoncé en mai sa "démilitarisation", adresse aussi un "message à l'Etat français", qui aurait, "si un drame devait se produire chez nous (...), une part importante de responsabilité car il connaît les salafistes en Corse".
Précisant qu'ils "seraient au nombre de huit", le FLNC ajoute savoir "avec certitude que l'un des imams de Corse est un indicateur de police".
Les nationalistes assurent aussi, sans plus de précision, "avoir permis au mois de juin de déjouer un attentat sur notre territoire dans un lieu fréquenté par le public".