La rentrée scolaire des enseignants se déroule ce lundi 4 septembre sur l'île. Le recteur de l'académie de Corse était à cette occasion au lycée professionnel Jules Antonini, à Ajaccio, où il est revenu sur les objectifs et les nouveautés de cette année. Jean-Philippe Agresti a accordé un entretien à France 3 Corse ViaStella.
Quelle est la philosophie de cette nouvelle rentrée scolaire ?
Jean-Philippe Agresti : Cette rentrée scolaire est d'abord placée sous le signe de la sérénité. Tout va bien dans l'académie, il n'y a pas de problème structurel, et nous aurons un professeur devant chaque élève. C'est la première chose.
La seconde chose, c'est la proximité. La proximité comme méthode, travailler au plus près du terrain, avec les équipes pédagogiques dans les écoles, dans les collèges, dans les lycées, mais aussi avec tous les partenaires de l'éducation : les élus, les représentants syndicaux, les parents d'élèves... Véritablement, il s'agit de travailler au plus près du terrain.
Et enfin c'est une rentrée sous le signe de l'autorité. Autorité des savoirs, d'abord, avec le renforcement des savoirs fondamentaux. Et puis une ligne claire, la lutte contre le harcèlement et le cyberharcèlement, puisque nous savons tous et toutes que le climat scolaire est indispensable à la réussite de nos élèves.
Un bon climat scolaire, c'est une meilleure réussite pour nos élèves, et une montée générale du niveau.
Le harcèlement et le cyberharcèlement deviennent ainsi des priorités ?
Jean-Philippe Agresti : La lutte contre le harcèlement et le cyberharcèlement est une priorité nationale et une priorité académique. Nous ne nous lancerons jamais dans la bataille des chiffres : un cas de harcèlement ou de cyberharcèlement, c’est un cas de trop. Il sera traité par la formation, par la prévention, et au besoin par la sanction.
Concrètement, quels sont les grands changements ?
Jean-Philippe Agresti : Ils touchent d'abord le lycée professionnel, et c'est pour cela que nous sommes d'ailleurs aujourd'hui au Jules Antonini. Il y a une véritable réforme du lycée professionnel, qui est considérée par le président de la République comme une grande cause nationale.
Mais on a aussi des changements en sixième, puisqu'il y a un renforcement des savoirs fondamentaux, en français, en mathématiques, avec l'extension également du dispositif devoirs faits... Tout un travail qui est accompli sur l'orientation, également, de la cinquième à l'enseignement supérieur.
Un travail qui est effectué sur la pratique sportive et les activités sportives dans le premier et le second degré, aussi, et évidemment, tout un travail qui continue d'être fait sur l'enseignement de la langue corse.
Des vigilances particulières seront également mises en place vis-à-vis des atteintes à laïcité...
Jean-Philippe Agresti : Le cap est clair, il a été fixé par le ministre de l'Education [Gabriel Attal, ndlr] : abaya et qamis sont interdits dans nos établissements scolaires. Notre académie n'est pas touchée par le phénomène, mais nous restons vigilants et attentifs.
L'annonce du ministre sur cette interdiction a été très bien reçue par l'ensemble des équipes enseignantes, et par les chefs d'établissements, pour une raison simple : cela enlève une charge mentale, la règle est claire. Donc nous sommes mobilisés, même s'il n'y a pas de problème particulier dans l'académie.
L'entretien filmé avec le recteur de l'académie de Corse de Caroline Ferrer et Stéphane Lapera :
Une revalorisation salariale des personnels de l'enseignement est annoncée pour cette année. De quel ordre sera-t-elle ?
Jean-Philippe Agresti : Chaque enseignant, par rapport à la rentrée de 2022, verra sur son salaire de septembre une augmentation qui va de 125 euros à 250 euros par mois. C'est la revalorisation socle inconditionnelle.
Et puis il y a le pacte : le pacte au service de la réussite des élèves, le pacte comme moyen supplémentaire pour les établissements, qui est une valorisation du travail qui est fait soit en termes de remplacement sur des courtes durées, soit sur des projets.
Le calendrier des épreuves a été bousculé. Les épreuves de spécialités sont reportées. Comment cela s'organisera-t-il ?
Jean-Philippe Agresti : Les épreuves de spécialités du baccalauréat reviennent au mois de juin. C’était une demande de la communauté enseignante et des chefs d'établissement, et elle a été prise en compte.