Violences autour du match ACA - OM : Stéphane Sbraggia en appelle au ministre de l'Intérieur

Le maire d'Ajaccio a adressé un courrier à Gérald Darmanin, dans le quel il dénonce les manquements supposés du préfet de Région, qui n'a pas interdit le déplacement des supporters marseillais.

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"La situation dépasse l'entendement : quelques 800 supporters de l'OM attendus, dont au moins 200 qui n'avaient ni billet pour rentrer dans le stade, ni hébergement sur Ajaccio... La situation promettait d'être ingérable ; elle l'a été". 

Plusieurs jours après les débordements qui ont émaillé la rencontre ACA-OM, les vendredi 2 et samedi 3 juin, Stéphane Sbraggia ne décolère pas. 

Sourde oreille

Désormais, il en appelle à Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur.

Dans un courrier qui a été adressé à l'hôtel Beauvau, publié dans les colonnes du Corse-Matin, et que nous nous sommes procuré, le maire d'Ajaccio pose une question : "Pourquoi le préfet de Région n'a-t-il pas pris un arrêté préfectoral afin d'interdire le déplacement des supporters marseillais ?

Pourquoi le préfet de Région n'a-t-il pas pris un arrêté préfectoral afin d'interdire le déplacement dfes supporters marseillais ? 

Stéphane Sbraggia

Tout au long de cette lettre, Stéphane Sbraggia rappelle qu'à plusieurs reprises, il a fait part à la préfecture de région "de [ses] craintes quant à l'arrivée massive d'ultras" à Ajaccio

Il ne manque pas de souligner que ces craintes étaient partagées : "Le coordinateur de la Sécurité disposait d'informations particulièrement inquiétantes : la présence de groupes issus des quartiers sensibles et de stupéfiants parmi les supporters". La rencontre avait à ce titre été classée à risque par les services de l'Etat. 

De quoi exiger des mesures spéciales, selon la municipalité, alors même "qu'"il s'agissait d'un week-end très festif, dans le cadre des cérémonies de la Saint-Erasme et des festivités organisées par l'association "I pescadori in festa", notamment des soirées avec musique et alcool qui rassemblaient des milliers de personnes sur le port". 

Stéphane Sbraggia écrit, dans sa lettre à Gérald Darmanin, que durant les échanges préliminaires à la dernière journée de championnat entre la préfecture et son cabinet, plusieurs demandes d'interdiction de déplacement des supporters marseillais avaient été formulées. En vain. 

Dimanche soir, sur notre plateau, Michel Tournaire, coordinateur des forces de sécurité en Corse, se défendait en arguant du fait que la situation ne l'exigeait pas. Il affirmait également qu'une telle décision ne se prenait pas au niveau local, mais à Paris. 

Elus de terrain contre haut-fonctionnaires

"Monsieur le Ministre, j'ai le regret de devoir vous alerter sur le fait que nous n'avons pas été entendus par la préfecture"; continue Stéphane Sbraggia dans son courrier. Et le maire d'Ajaccio de rappeler que ce sont des arrêtés municipaux, destinés à "créer un périmètre de sécurité en centre-ville", qui ont dû pallier, comme ils le pouvaient, l'absence de mesure préfectorale. 

la parole des élus locaux, qui sont sur le terrain et au contact direct de la population mérite d'être écoutée

Stéphane Sbraggia

Stéphane Sbraggia évoque également ses demandes portant sur "le déroutement du bateau transportant la majorité des supporters marseillais", et "l'annulation du match", restées également lettre morte.

A la fin de ce courrier adressé au ministre de l'Intérieur, qui s'apparente à un long déroulé des faits pointant l'impréparation et le manque de réactivité supposés du préfet de Région, le maire d'Ajaccio conclut, de manière plus générale, en estimant que cet épisode dramatique est une preuve que c'est "la parole des élus locaux, qui sont sur le terrain et au contact direct de la population", qui "mérite d'être écoutée"

La gestion hasardeuse des événements sportifs à risque en France, et la fracture entre le sommet de l'Etat et les élus de proximité...

Deux sujets qui reviennent fréquemment dans l'actualité depuis plusieurs mois, et que les débordements du week-end dernier à Ajaccio illustrent une nouvelle fois douloureusement. 

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