Autonomie : quel avenir pour les discussions entre la Corse et Paris ?

Plus d'un mois et demi après la première - et dernière à cette date - réunion sur l'autonomie entre élus insulaires et le ministre de l'intérieur Gérald Darmanin, le processus semble aujourd'hui toujours à l'arrêt. Avec un principal point de blocage : la question des prisonniers dits politiques, préalable absolu à la reprise du dialogue pour les nationalistes.

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Où en est le cycle de discussion engagé autour d'une possible évolution institutionnelle de la Corse entre Paris et les élus insulaires ?

Les 6 et 7 octobre derniers, le ministre de l'Intérieur avait choisi de reporter sa venue programmée dans ce cadre sur l'île. En cause, l'absence de "conditions d'un débat serein", après plusieurs journées de tensions faisant suite à l'annonce du rejet de la demande d'aménagement de peine de Pierre Alessandri par la cour d'appel antiterroriste de Paris, le 29 octobre dernier.

Près d'un mois plus tard, la question de la date d'un retour autour d'une table de la délégation insulaire et de Gérald Darmanin se pose. 

L'épineux sujet des "prisonniers politiques"

Vendredi 28 octobre, au sortir d'une séance mouvementée de l'Assemblée de Corse - marquée, notamment, par l'occupation de l'hémicycle par des membres d'associations de défense de prisonniers dits politiques - Gilles Simeoni laissait entrevoir la voie vers un réchauffement timide des relations avec le ministère de l'Intérieur.

Le président du conseil exécutif attestait ainsi de "quelques coups de téléphone" passés, depuis "les événements du mois derniers", avec Gérald Darmanin, "mais à [son] avis trop peu denses". Gilles Simeoni : l'assurait pour autant "il y en aura [d'autres] très rapidement."

La position de la majorité territoriale reste pour autant inchangée : l’Etat, clame-t-elle, doit faire un geste fort sur la question des prisonniers dits politiques avant que ne puisse être envisagée toute reprise du dialogue.

Une position partagée par les élus indépendantistes de l’hémicycle. Core in Fronte se dit prêt à participer à une réunion entre élus, associations de défense des prisonniers et gouvernement, et y voit même là un préalable absolu pour une reprise du processus.

L'enjeu n'est pas de savoir qui part et qui reste, mais de créer les conditions pour que tout le monde puisse y demeurer.

Jean-Christophe Angelini

Du côté du PNC, on estime c’est au gouvernement de créer les conditions d’un retour unanime à la table des discussions.

"Le processus n'a de sens et de portée stratégique que s'il inclut la Corse dans toutes ses composantes, politiques, associatives, syndicales, consulaires, et cetera. L'enjeu n'est pas de savoir qui part et qui reste, mais de créer les conditions pour que tout le monde puisse y demeurer", tranche ainsi Jean-Christophe Angelini, chef de file du parti.

Interrompre les travaux de l'Assemblée de Corse de cette façon, et interrompre les discussions avec Paris, c'est au mieux une faute, au pire une erreur.

Jean-Martin Mondoloni

Seule à porter une voix dissonante : la droite, pour laquelle le préalable posé par les nationalistes ne peut mener qu’à une impasse. "Le problème des prisonniers politiques est un problème. Le nier serait irresponsable, admet Jean-Martin Mondoloni, élu Un soffiu novu. En revanche, ce qui est tout aussi irresponsable, c'est de mettre cette question comme préalable et interrompre tout autre discussion."

Pour le groupe d'opposition à l'Assemblée, le processus doit désormais reprendre dans les plus brefs délais. "Nous pensons que si solution il y a, pour ce problème et pour d'autres, c'est à Paris qu'il faut en discuter, et entre nous. Interrompre les travaux de l'Assemblée de Corse de cette façon, et interrompre les discussions avec Paris, c'est au mieux une faute, au pire une erreur", conclut Jean-Martin Mondoloni.

Deux dates de reprises envisagées

D’après plusieurs sources, deux dates sont envisagées pour une reprise du dialogue avec Paris. Première possibilité : fin novembre, avec une réunion consacrée à la question des prisonniers.

La deuxième hypothèse évoquée pointe elle vers un report des discussions jusqu’à l’audience en appel de la demande d’aménagement de peine de Pierre Alessandri. Celle-ci pourrait intervenir au début du mois de janvier 2023.

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