Heurts à l'Assemblée de Corse : des membres d'associations de défense de prisonniers investissent l'hémicycle

Ce jeudi 27 octobre, l’hémicycle de l’Assemblée de Corse a été investi et occupé par une centaine de personnes membres d’associations et de collectifs de défense des prisonniers et de syndicats étudiants. Des heurts ont éclaté.

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Tensions à l’Assemblée de Corse. Ce jeudi 27 octobre, une centaine de personnes membres d’associations et de collectifs de défense des prisonniers dits politiques (Ghjuventù Indipendentista, Cunsulta di a Ghjuventù Corsa, Ghjuventù Paolina, Ghjuventù in Core, Ghjuventù Libera, L’ora di u ritornu, Aiutu Patriotticu, Aiutu Paisanu, Associu Sulidarità, Associu à Fianc’à Noi et Mossa Paisana ) ont pénétré au sein de l’hémicycle.

Des heurts ont éclaté, quelques coups ont été échangés. Selon nos informations, la tension est montée, car les portes de l'hémicycle ont d'abord été fermées pour empêcher l'accès aux personnes présentes. La session a été suspendue quelques minutes.

« Nous voulons que l’Assemblée vote nos demandes »

Une fois le calme revenu, la porte-parole des 11 organisations présentes, Camille Martelli, s’est exprimée au nom des protestataires précisant ne « pas être venu dans un esprit de polémique ». « Nous voulons que l’assemblée vote nos demandes et s’engage à continuer le processus dans certaines conditions. »

Ainsi, le texte proposé par les protestataire propose que l'Assemblée de Corse : « dénonce que le projet de réinsertion d'Alain Ferrandi et Pierre Alessandri dans le cadre d'une semi-liberté provisoire n'ait pas été pris en considération par les instances judiciaires ; dénonce les arguments retenus et diligentés par les services du ministère de l'Intérieur qui apparaissent artificiels et infondés pour tenter de justifier cette décision ; dénonce cette décision politique résultant d'une vengeance d'Etat qui bafoue les droits élémentaires de tout citoyen et met en péril le processus d'apaisement et les négociations en cours ; dénonce les manœuvres politiques (refus de la levée du statut DPS) ayant conduit à l'assassinat tragique d'Yvan Colonna à la prison d'Arles.»

Ils réclament que les conseillers territoriaux demandent : « que toute la vérité soit faite sur l'assassinat d'Yvan Colonna ; une accélération des procédures de mise en liberté conditionnelle, devant déboucher à court terme sur une libération pure et simple de tous les prisonniers ; que l'inscription au répertoire FIJAIT soit réservé aux terroristes islamistes pour lequel il a été créé et non aux militants politiques ;  l'abandon des charges contre les militants poursuivis suite aux mobilisations passées.» Et qu'ils « réaffirment que la recherche d'une sortie de crise et la poursuite du processus en cours ne peut se concevoir en éludant la question des prisonniers, dont la libération doit s'inscrire comme le prélude d'une réelle solution politique ; s'engagent à demander une rencontre dès le mois de novembre 2022, entre les plus hauts représentants de l'Etat et la délégation Corse, en présence des représentants des associations et organisations des prisonniers, sur le sort réservé à chaque prisonnier et ancien prisonnier politique ; s'engagent à suspendre le processus de négociation sous réserve d'un acte fort de la part de l'Etat concernant la libération des prisonniers politiques.»

Réunions à huis clos 

À l'issue de cette prise de parole, la session de l'Assemblée de Corse a été interrompue et une conférence des présidents a été organisée. La réunion a débuté en milieu d'après-midi, tous les protestataires doivent participer aux échanges. Or, seuls 11 d'entre eux pourront prendre la parole, soit un représentant de chaque organisation présente. 

Après plusieurs heures de discussions, la conférence de présidents a rédigé un texte. Texte qui a donné lieu à une nouvelle réunion à huis clos, vers 20 heures, afin de le présenté aux 11 organisations. 

Cour de cassation

La veille, la Cour de cassation a accédé à la demande de Pierre Alessandri. La plus haute juridiction judiciaire a cassé la décision de la cour d'appel de Paris. Une nouvelle audience d'appel aura lieu avec de nouveaux juges.

Incarcéré dans ce dossier en mai 1999, Pierre Alessandri est conditionnable depuis mai 2017. Son projet de semi-liberté comprend une autorisation de sortie la journée pour aller travailler dans une entreprise agricole, avec un retour en détention chaque soir au centre pénitentiaire de Borgo, où il a été transféré en avril dernier. À ce jour, ses trois demandes d'aménagement de peine ont toujours été refusées par la justice.

Le 24 octobre dernier, ces mêmes associations et collectifs se sont réunies une première fois devant le centre pénitentiaire de Borgo. Une centaine de personnes y ont dénoncé le traitement judiciaire réservé à Alain Ferrandi et Pierre Alessandri et ont demandé la libération de tous les prisonniers politiques.

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