Bonifacio : un barrage anti-pollution mis en place autour du cargo échoué

Après l'échouage du cargo le Rhodanus dimanche dans la réserve naturelle de Bonifacio, les 38 tonnes de carburant transportés à bord doivent être pompés pour éviter tout risque de pollution. De nouvelles expertises vont être faite sur le bateau, son évacuation pourrait prendre plusieurs mois.
 

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Quatre jours après l'échouage du Rhodanus à Bonifacio, un barrage anti-pollution a été mis en place par les autorités. 

38 tonnes d’hydrocarbure, présent dans le bateau représentent le principal risque pour la réserve. Pour le moment, aucune pollution n’est à déplorer. Les opérations de pompage se poursuivront jeudi.
 


 
Il faudra ensuite délester le cargo des 2.600 tonnes d’acier présentes à son bord pour pouvoir ensuite le bouger. Des discussions sont toujours en cours entre les services de l’État, l’armateur et ses assureurs pour déséchouer le Rhodanus.
 

"Sécuriser le site"


Depuis dimanche, 3 heures du matin, le Rhodanus n'a pas bougé. Lesté par 38 tonnes de carburant et 2.600 tonnes de bobines d'acier, il reste immobile. Pour le déplacer, il faudra décharger d'abord le carburant puis une partie de la cargaison.

"Il y a 38 tonnes de carburant et c'est notre priorité", a insisté le préfet maritime de la Méditerranée Laurent Isnard, prévoyant de "sécuriser le site" en extrayant "tous les hydrocarbures qui sont à bord, c'est ce qu'on va faire dans les jours qui viennent soit par la terre soit avec un bateau à couple". 

Brèche opturée

Il a reconnu qu'il y avait "une à deux brèches sur le pic avant, c'est une zone où il n'y a rien, pas de produit, complètement sur l'avant du bateau" et "cette brèche a été obturée", a-t-il assuré, ajoutant que les équipes étaient "en mesure d'évacuer l'eau qu'il y a à l'intérieur".

Concernant la situation actuelle du bateau, le préfet maritime a indiqué que les équipes s'activaient pour "que le bateau ne bouge pas, qu'il n'aille pas s'abîmer davantage avec les mouvements de houles", alors que de mauvaises conditions météorologiques sont attendues mardi sur le site. "Cela passe par l'installation de câbles et de pioches pour le tenir", a-t-il expliqué.
 

De nouveaux contrôles sur l'état du bateau

"Des experts d'architecture navale" étudient l'état du cargo de 4.000 tonnes qui est arrivé "à 10 noeuds et qui s'est arrêté sur dix mètres", "comme une voiture contre un mur": "il faut regarder l'état du bateau pour savoir les efforts qu'il peut supporter" et notamment s'il peut supporter "un remorquage".

La ministre de l'environnement a confirmé le "prépositionnement" du remorqueur Abeille Flandre en Corse "dès l'annonce d'une tempête d'une force égale ou supérieure à force 7".  Ce navire "se trouvera, sur l'année, plus souvent sur les côtes corses que sur les côtes continentales".

Les opérations sur ce cargo peuvent durer "quelques jours comme quelques mois", a indiqué le Préfet maritime.

"On sait bien que le mois d'octobre aujourd'hui est une période extrêmement sensible en Méditerranée. On peut très bien avoir en-dessous de nous 3-4 mètres de houle et ça très rapidement. Il faut qu'on fasse très attention", précise de son côté Jean-Michel Culioli, directeur de la réserve naturelle des Bouches de Bonifacio. Un arrêté a été pris pour interdire la navigation et les activités nautiques dans un rayon de 1000 mètres autour du navire. 

Pas d'activités nautiques dans un rayon de 1000 mètres

Présente sur place, la ministre de la transition écologique et solidaire Elisabeth Borne a pour sa part précisé :  "Il faut qu'on remonte à la charge auprès de l'Organisation maritime internationale (OMI)  pour obtenir des règles plus strictes sur la navigation dans ces Bouches de Bonifacio comme dans le Canal de Corse notamment avec ce qu'on appelle des dispositifs de séparation de trafic pour bien gérer les trafic, avec des obligations, notamment de pilotage que l'on souhaite mettre en place. Et des interdictions pour les matières dangereuses dans une zone aussi sensible que les Bouches de Bonifacio."

La ministre Elisabeth Borne a estimé qu'un "défaut de veille a été déterminant" dans la survenue de l'échouement du cargo Rhodanus. Le ministère a saisi le Bureau enquête accident maritime (BEA-mer) pour établir les causes précises de l'accident.


Comme le rappelle Corse-Matin, le même cargo avait évité de justesse un accident du même type en 2010, du côté de Porto-Vecchio.
 
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