Corse : des pêcheurs italiens interpellés alors qu'ils braconnaient dans la réserve de Bonifacio

Les braconniers récidivistes ont été remis à la justice italienne et deux plaintes ont été déposées par l'Office de l'Environnement de la Corse. L'une en Italie, l'autre à Ajaccio. 

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Ce matin, une embarcation modeste navigue, pas très loin d'Isuli di i Monachi, les îlots des Moines, au large du Cap de Roccapina, dans l'extrême-sud de l'île. 
Quand trois bateaux de l'Office de l'Environnement surgissent, accompagnés d'un bateau de la Marine Nationale, et font route vers le petit navire, qui bat pavillon italien. 

Menacés par des harpons et des armes à feu

Les autorités intiment au bateau de s'immobiliser, et de se rendre. 
Les quatre marins à bord ne m'entendent pas de la même oreille. 
Ils menacent les agents de l'Office avec des harpons, et selon les premiers témoignages, des armes à feu. 
Avant de prendre la fuite vers la Sardaigne. 
Et les eaux italiennes. 
 

Une équipe de braconniers 

Les gardes de l'Office parviennent à rattraper les fuyards, à la frontière des eaux territoriales française et italienne.
Et les remettent aux autorités italiennes. 

L'Isuli di i Monachi est dans la réserve naturelle des bouches de Bonifacio, mais il n'est pas interdit d'y naviguer. 
Si l'Office de l'Environnement et intervenu, c'est parce que ce bateau pêchait, en dehors de ses eaux territoriales, certes, mais surtout dans une zone de non-prélèvement, la zone la plus protégée de la réserve. 
"C'est un acte extrêmement grave", souligne François Sargentini, le président de l'Office.
"On savait qu'une équipe venue de Sardaigne pratiquait du braconnage de haute intensité dans le coin, pour y pêcher des poissons très demandés, tels que les denti ou les mérous, et les revendre ensuite à des restaurateurs en Sardaigne". 
Alors le service de garde avait été renforcé, avec des personnels et du budget supplémentaires. 
Et ce matin, cette surveillance accrue a payé.  

Une technique rodée

"Ces techniques de pêche s'apparentent à du banditisme. On avait affaire à une équipe très entraînée", précise François Sargentini. 
La technique est effectivement rodée. 
Ils sont quatre, deux sur le bateau, pour faire le guet, et deux sous l'eau, qui pêchent au harpon. 
Peu importe la pêche du jour, ils ne repartent pas avec les poissons. 
Ils utilisent un système au fond de l'eau où ils laissent ces derniers. Et une fois la nuit tombée, un autre bateau vient récupérer ce que l'on peut appeler le butin du jour. 

Pour l'Office de l'Environnement de la Corse, impossible de laisser ces faits, "qui causent de graves dommages au niveau de la biodiversité marine", impunis. 
Une plainte a été déposée auprès de la justice italienne, en Sardaigne. Et une seconde auprès du procureur d'Ajaccio. 


 
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