Un mois sans pêche. Du 22 janvier au 20 février, les navires de pêche de plus de huit mètres resteront amarrés. L'interdiction vise à préserver les dauphins. Il y a un an à la même période, l’interdiction a permis de diviser au moins par quatre le nombre de captures mortelles de cétacés, selon l’observatoire Pelagis. Une situation difficile à accepter pour les pêcheurs du port landais de Capbreton.
Les étals sont pleins, et les clients nombreux. Dans le seul port de pêche des Landes, l’effervescence de la période des fêtes de fin d’année est encore visible.
Mais dans vingt jours, le poisson sera absent à Capbreton. Une nouvelle fois, l’activité de la mer sera à l’arrêt. Du 20 janvier au 22 février, la pêche au filet sera interdite pour les navires de plus de huit mètres dans le Golfe de Gascogne. Une situation mal vécue sur place
"C’est toujours embêtant, pour nous et pour les clients, se désole Cécile Peytavi, vendeuse en direct au marché. Ça va être compliqué, comme l’année dernière."
Une mesure de protection des dauphins
Il y a un an, la préfecture prenait la décision d'interdire la pêche pendant une durée d'un mois, dans le Golfe de Gascogne. Une mesure pour éviter la pêche accidentelle de dauphins dans les filets. En 2024, à la même période, l’observatoire Pelagis a estimé que l’interdiction a permis de diviser, a minima par quatre, le nombre de captures mortelles de cétacés.
Pour faire face à la période d’arrêt, les pêcheurs seront indemnisés par l'État, environ 80 à 85% du chiffre d’affaires annuel basé sur les activités de 2022 à 2024. Un mauvais calcul pour Frank Duhaa, patron pêcheur.
"En 2024, on est restés quatre semaines arrêtés et derrière, il y a eu trois semaines de mauvais temps, se remémore le propriétaire du bateau l’Arc-en-Ciel. Sur quoi ils vont se baser encore ? Je pense que c'est pour nous payer beaucoup moins."
Pendant que son équipage se prépare pour les prochaines sorties en mer, ce patron pêcheur déplore des efforts en vain pour éviter les captures mortelles de dauphins.
"On a mis des caméras. Il y en a qui ont mis des pingers sous les coques pour envoyer des ondes pour effaroucher. Maintenant je vais mettre des balises dans les filets, énumère Frank Duhaa. On met des millions d’euros dans des systèmes, et à nous ça ne nous apporte rien".