Pas de danger immédiat pour les falaises de Bonifacio, mais le phénomène d'érosion marine est réel. La commune a commandé une étude afin d'évaluer le risque.
Perchée sur son rocher calcaire, la ville de Bonifacio. Connue pour ses falaises, et ses maisons au bord du vide, la cité de l'extrême sud connaît depuis toujours un phénomène bien connu : l'érosion.
« De mémoire humaine, on ne cite jamais de maisons qui soient tombées dans le vide, il n'y a jamais eu d'effondrement des maisons qui remontent pour la quasi-totalité au moyen-âge. Par contre, avant la ville, il y a une série d'avancées rocheuses impressionnantes de surplomb, et il y a quelques années, il y a un morceau qui est tombé », explique Michel Terne, historien.
Les bouches de Bonifacio se caractérisent par des vents quasi-quotidiens, ainsi que de forts courants marins. Alors que la houle creuse le bas des falaises, plus l'on monte en altitude, et plus les couches de roches sont résistantes. « Les maisons sont construites en bordure de la falaise. Elles sont sur des couches très fermes, solides, et pratiquement inaltérables. La seule altération, c'est quand la partie basse est bouffée par la mer, à ce moment-là ça tombe », précise Bernard Schneider, géologue.
« Il faut échapper à la psychose »
En novembre 2017, un arrêté préfectoral interdisait la navigation dans la grotte Saint-Antoine, en raison d'un risque d'éboulement. Face à ces aléas, la commune reste vigilante. Elle n'a pas hésité à fermer des plages au public. Des capteurs et des filets dans les zones jugées dangereuses ont été mis en place.
Pour mieux connaître les falaises, une étude a démarré en février 2018. L’objectif est de déterminer l'évolution et les conséquences de l'érosion du pied des falaises.
Des informations capitales pour la mairie de Bonifacio. « On attend de cette étude qu’elle soit la plus fiable possible. Elle représente un coût important : 700 000 euros. On espère avoir une connaissance plus accrue du risque sur la commune de Bonifacio et de pouvoir prendre les mesures nécessaires. C’est une question qui nous préoccupe, mais on ne veut pas tomber non plus dans l’affolement. Il faut échapper à la psychose », souligne Jean-Charles Orsucci, maire de Bonifacio.
L'enjeu de l'étude est fort, du fait de la présence de la trentaine de maisons en surplomb. De l'avis des experts, il n’y aurait aucun risque immédiat.