Ouverture de la seconde édition de la biennale d’art contemporain de Bonifacio

Ce vendredi 10 mai s’ouvre la seconde édition de la biennale d’art contemporain de Bonifacio. Un événement qui s’est rapidement fait une place dans le monde de l’art. Dumè Marcellesi, co-fondateur, répond aux questions de France 3 Corse ViaStella.

“Roma Amor” est le nom de la seconde édition de la biennale d’art contemporain de Bonifacio qui ouvre ses portes ce vendredi 10 mai. Au centre de cette exposition, qui rassemble les œuvres d’une vingtaine d’artiste jusqu’au 2 novembre, un thème : la chute des empires.  

Particularité de cet événement : il se tient au sein de la caserne Montlaur. Un lieu qui permet au public, en plus de découvrir l’exposition, d’accéder à des lieux très longtemps fermés.  

Dumè Marcellesi, co-fondateur de cette biennale, répond aux questions de France 3 Corse ViaStella.  

Comment est né cet événement ?  

Fin 2018, avec Prisca Meslier et d’autres amis originaires de l’extrême sud, nous avons ressenti la nécessité de créer un événement artistique d’art contemporain dans ce territoire. C’est un territoire avec un seul musée, celui de Levie, qui est dédié à l’Histoire. Il n’y avait donc rien pour l’art.  

Notre idée était de proposer une nouvelle manière d’aborder l’art contemporain à la population locale et aux personnes qui viennent visiter notre territoire. Nous sommes entrés en discussion avec la mairie de Bonifacio et la Collectivité de Corse qui est propriétaire des espaces que l’on occupe, la caserne Montlaur.  

Des œuvres sont aussi exposées dans des dizaines de lieux qui sont fermés au public depuis des années ou depuis toujours. Nous parlons de réactivation patrimoniale grâce à l’art contemporain, ce qui représente le second pilier de cet événement. En faisant entrer l’art dans ces lieux, et le public, nous montrons qu’ils ne sont pas voués à l’oubli et qu’il n’y a pas nécessairement besoin d’injecter des millions d’euros pour les faire découvrir aux gens.  

Quel est le thème de la biennale cette année ?  

Cette année, le thème est la chute des empires. Cela fait écho, par exemple, à l’empire romain, à l’empire napoléonien, mais aussi à la chute de plusieurs empires contemporains, comme celui des mœurs. 

En s’intéressant au phénomène, on se rend compte qu’il y a un cycle, une sorte de caractère inévitable à la chute de tout empire.  

Nous nous sommes également intéressés au phénomène de la chute en lui-même. Et l’on découvre qu’il y a un cycle, une sorte de caractère inévitable à la chute de tout empire et on se demande quels en étaient les ingrédients.  

L’exposition se découpe donc en trois temps avec deux mots qui jouent sur la dualité. Le premier est : émancipation ou décadence ; le deuxième : héroïsme ou vandalisme et le troisième : ruine et renaissance.  

Ce sont des questions très contemporaines que l’on a pu voir se jouer dans la guerre qui oppose le Hamas à Israël avec les interrogations autour de la condamnation du terrorisme. Car le héros d’un camp peut être le terroriste de l’autre.  

Mais nous posons la question, nous n’apportons pas de réponse. Nous laissons le public réfléchir.  

Est-ce que cela a été difficile de convaincre les artistes et les institutions dans le prêt des œuvres ?  

Ce n’est plus vraiment difficile. Grâce au casting de la première édition où nous sommes parvenus à avoir, par exemple, des œuvres d’Anish Kapoor, d’Isaac Julien... Le casting était vraiment incroyable. Ensuite, il y a eu la première édition du Off avec une collaboration avec le centre Pompidou. Donc aujourd’hui, on n’a plus trop besoin d’argumenter trop longtemps.  

Avez-vous des envies de développement pour les années à venir ?  

Bien sûr, nous espérons continuer à développer ces partenariats avec les artistes ou les institutions. Nous espérons aussi pérenniser le Off et la biennale. Ce qui nous porte vraiment, c’est de mener des actions de préfiguration de ce que pourrait devenir, en partie, le site où nous exposons.  

Il faut savoir que la moitié de Bonifacio est occupée par ce site militaire désaffecté. On le dit, et on commence à être entendu aujourd’hui, ce lieu doit devenir, en partie, un lieu d’art. C’est à la mairie et à la collectivité de Corse de définir la quantité de logements et de commerces dans le projet de réorganisation de la caserne Montlaur, mais nous disons simplement qu’un musée doit y être intégré.  

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