Le chef d'Etat a rencontré des professionnels du tourisme issus de toute l'île à Bonifacio, jeudi 10 septembre. Objectif : rassurer ces derniers après une saison touristique estivale compliquée, en raison de la crise sanitaire, et préparer un futur plan de relance en Corse pour le secteur.
Arrêt à Bonifacio, jeudi 10 septembre, pour le président de la République, pour sa deuxième journée de voyage officiel en Corse.
Emmanuel Macron y a retrouvé Jean-Charles Orsucci, un de ses proches amis et maire de la commune, et a déambulé quelque temps dans la ville à ses côtés.
Au cours de la matinée, ces professionnels du secteur ont pris part à un échange de plus de trois heures avec Jean-Baptiste Lemoyne, le secrétaire d'État au Tourisme.
Une réunion "constructive" se sont-ils accordés à dire, avec le sentiment d’avoir été écoutés et entendus sur leurs difficultés.
Des réponses au cas par cas
Pour compenser les mauvais chiffres de la saison, des aides seront ainsi débloquées.Mais au cas par cas. "Les réponses seront sur mesure, indique Jean-Baptiste Lemoyne, parce que la situation est différente d’un acteur à l’autre. Il y en a pour qui la saison s’est finalement assez bien passée : on pense aux gîtes."
Inversement, les agences de voyages ont été plus durablement impactées, les Français ayant boudé, en raison de la pandémie, les voyages à l’étranger.
"Les réponses se font en fonction des situations pour soutenir les acteurs. Je pense que la France a été présente tout au long de la crise en soutien économique."
Je pense que la France a été présente tout au long de la crise en soutien économique.
Au-delà du plan de sauvegarde des entreprises du secteur a également été discuté un plan de relance pour la suite.
Avec un focus établi sur les spécificités du territoire insulaire : "La Corse a une situation particulière dans le tourisme. Il y a une forte saisonnalité, il y a aussi l’insularité, et une très grande spécialisation de l’économie sur ce secteur", rappelle Jean-Baptiste Lemoine.
De fait, "il y aura une feuille de route territoriale spécifique à la Corse. On a commencé à travailler dessus avec l’ATC, les services de l’état".
Une feuille de route spécifique à la Corse
Et le travail, assure le ministre, avance "bien". "On a fait un point d’étape qui nous permettra dans les prochaines semaines de finaliser cette copie avec, je l’espère, des fondations solides pour le tourisme de demain en Corse, en sachant qu’il faut d’ores et déjà sauver les acteurs existants."Des aides devraient ainsi tomber "rapidement", comme l’explique Marie-Antoinette Maupertuis, présidente de l’agence du tourisme de la Corse. "Le chiffrage n’est pas encore arrêté, mais on a acté la nature des mesures. Il faudra maintenant les affiner."
Dans le détail, résume-t-elle, "on aura globalement du soutien aux TPE insulaires, sur différents formats : en capitaux propres et en aides directes."
Mais également de l’aide à la formation, avec le projet de création de CDI pour "des gens qui travaillent sur le tourisme pour toute l’année". Objectif, mettre en place un CDI de "quatre saisons", plutôt que plusieurs contrats à durée déterminée, moins stable pour les saisonniers.
La poursuite d’une formation locale et continue, ensuite, avec la construction par exemple d’une école de tourisme est aussi évoquée. Et une accélération de la transition écologique du secteur dans divers domaines avec la mise en place de ports durables entre autres.
Des professionnels du tourisme "courageux"
Le chef de l’État est finalement arrivé à la halle couverte où se tenaient les discussions, juste à côté de la mairie de Bonifacio, aux alentours de 14h. Juste le temps pour Emmanuel Macron de prononcer un discours de conclusion avant de repartir, en direction de Porticcio pour le sommet du MED7.Le Président de la République, après s’être félicité de la richesse des discussions qui se sont établies dans la matinée, a rappelé l’importance de soutenir le secteur du tourisme, et a assuré comprendre les inquiétudes de certains.
Emmanuel Macron a enfin souligné le "courage" de nombre de femmes et des hommes travaillant dans le secteur, et a indiqué que s’il fallait effacer des charges sociales pendant le confinement, les situations seraient étudiées.