Un millier de personnes a fêté Pâques selon le rite catholique oriental, lundi 21 avril dans le village "grec" de Cargèse, en Corse-du-Sud, lors de cérémonies ponctuées de cantiques et de coups de feu.
Comme chaque année, Mgr Armaos était spécialement venu d'Athènes pour perpétuer la tradition en fêtant Pâques à Cargèse.
La particularité de Cargèse est d'avoir deux églises, grecque et latine, face à face, édifiées toutes deux au XIXe siècle. Saint Spiridion est l'unique église grecque catholique de Corse.
A l'issue de la messe en grec, Mgr Armaos accompagné de l'évêque de Corse, Olivier de Germay, a conduit la procession emmenée par le porteur du drapeau de la République de Gênes dans les rues du village perché sur un promontoire.
De nombreux villageois avaient accroché un drapeau grec bleu et blanc aux fenêtres et balcons de leur maison.
Dès la sortie de l'église, une quinzaine de confrères de Saint Spiridon en aubes blanches et chasubles rouges et armés de fusils ont généreusement tiré des coups de feu à blanc tandis que retentissaient des cantiques.
Manifestations de joie, les salves retentissant dans les ruelles du village durant toute la procession, ont rappelé celles des Maïnotes, ancêtres des Cargésiens venus de la presqu'île du Magne dans le Péloponèse alors que Gênes dominait la Corse.
Le village a été fondé par des exilés grecs fuyant les massacres en Turquie au XVIIe siècle. A Cargèse, de nombreux patronymes comme Dragacci, Frimigacci, Garidacci, Voglimacci, Zanetacci sont d'origine grecque, leur terminaison initiale en "akis" s'étant transformée en "acci".
Une association s'occupe des festivités du calendrier liturgique: Pâques, fête de la Croix, en septembre, Saint Spiridion (12 décembre). Des voyages en Grèce sont également organisés.