Le collectif, qui a pris naissance cet après-midi à Cargèse, portera le nom de Massimu Susini, symbole, depuis son assassinat le 12 septembre dernier, du sursaut citoyen face à la dérive mafieuse de la Corse. Les créateurs du collectif affirment "refuser d'être sous l'emprise de la peur".

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Plus de 200 personnes étaient réunies, aujourd'hui, à Cargèse.
Venues de toute la Corse. 
Pour soutenir la démarche du collectif anti-Mafia Massimu Susini. 

"L'opposition de Massimu Susini à voir se consituter un territoire mafieux dans son village a causé sa mort".

Le constat est douloureux. 
Et pour les créateurs du collectif, ses proches, vite rejoints par d'autres, pas question que cette mort reste sans conséquences. 
 


La démarche est claire :
"Sa prise de conscience, son courage, son action et sa mémoire doivent avoir une continuation."

Parmi les gens réunis pour saluer le lancement du collectif, plus personne n'hésite à employer le terme de mafia. 
Ainsi, Vincente Cucchi, présidente de l'association de défense de l'environnement ABCDE, est catégorique :

"Elle existe, parce qu'on l'a rencontrée. On la rencontre dans notre quotidien, quand des hommes vous suivent dans le maquis, quand certaines personnes font sauter votre maison, quand d'autres mettent des contrats sur vous parce que vous avez tout simplement fait votre devoir de citoyen." 
  
 

Ce collectif a plusieurs objectifs

Jean-Toussaint Plasenzotti, l'oncle de Massimu Susini, est à l'origine du collectif. Et il tient à préciser que ses liens familiaux et affectifs ne sont pas l'unique raison de la démarche.

"Massimu était un militant politique, il menait des combats, il croyait en certaines choses, et c'est dans ses pas que nous désirons nous mettre, pour continuer ce combat, en sa mémoire". 
 


Ce combat, le collectif veut le mener dans plusieurs domaines. 
D'abord, afficher clairement face aux truands le refus de voir Cargèse devenir un "territoire mafieux".
Ensuite, suivre au plus près le déroulement de l'enquête, pour s'assurer "que tout est bien fait pour permettre l'arrestation et la condamnation des assassins". 
Et tisser des liens avec d'autres régions de Corse victimes de la même situation, et qui sont désireuses de résister au phénomène mafieux qui "s'enracine", et soutenir toutes les démarches qui vont dans ce sens.

Mais ce n'est pas tout :
"Nous pensons que le délit d'association mafieuse doit rentrer dans le code pénal. Nous souhaitons également que les biens des mafieux et de leurs hommes de paille soient saisis et donnés à des coopératives comme on le voit en Sicile". 

Ce collectif fait écho à Maffia Nò ! A Vita Iè !, né la semaine dernière à Ajaccio et réunissant une trentaine de personnes de la société civile, décidées à témoigner du ras-le-bol des Corses devant la situation. 
 
 


 
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