Plus d'une vingtaine de bénévoles de d'une association avait rendez-vous sur la plage de Tiuccia avec le conservatoire du littoral. Leur mission : aider les agents du littoral à ramasser les griffes de sorcières qui se développent sur le sable et les rochers pour en limiter la prolifération qui nuit fortement à la biodiversité
Sur le littoral de Tiuccia, un tapis de petites fleurs colorées. Si le paysage est bucolique, l’espèce est très envahissante. Et ce jour-là, elle est prise d’assaut par un véritable commando. Plus d’une vingtaine de personnes, armées de courage et de gants, s’attaque aux griffes de sorcières bien décidée à en limiter la prolifération.
Comme toutes les espèces exotiques invasives, la griffe de sorcière est une plaie pour le littoral insulaire, car là où elle s’implante, rien d’autre ne pousse. Alors ces volontaires issus du milieu associatif arrachent les plantes par poignées. “En tant qu’association locale, on aime bien diversifier les choses et j’étais ravie de pouvoir les aider ce matin. Et j’espère que l’on fera d’autres missions concernant notre environnement”, explique Natacha Leca, présidente de l'association "Cin'Arte".
Un coup de pouce bienvenu qui s’ajoute au travail des gardes du littoral. “Sur cette zone, il a consisté à enlever tous les figuiers de barbarie. Ça envahissait tout et on ne voyait plus rien. Là, on a un coup de main pour arracher les griffes de sorcières. C’est un travail quotidien et ça envahit la végétation, ça étouffe tout”, rappelle Mikaëm Danesi, garde du littoral.
“On s’est un peu laissé dépasser”
Originaire d’Afrique du Sud, la plante est introduite en Europe dans le courant du 20e siècle. L’arrachage est le moyen le plus efficace pour s’en débarrasser, car elle possède une technique imparable pour s’imposer dans un milieu.
Et les griffes de sorcière ne se contentent pas de rester planté là. “Elles ont une progression énorme. On est à plus d’un mètre par an. Sur ce secteur, il n’y a que deux gardes. Ils font leur travail au quotidien, ils en arrachent régulièrement, mais ce n’est pas du tout suffisant à l’échelle des superficies. Le Liamone est un site qui n’a pas encore été aménagé, sauf le stationnement, par le conservatoire du littoral. Donc on a une grosse partie qui est encore dans son jus. Clairement, on s’est un peu laissé dépasser donc là l’objectif, c’est de résorber d’un coup pour qu’ensuite les gardes, par leur présence régulière puissent maintenir la population”, détaille Sophie Raispail, chargée de mission au Conservatoire du Littoral.
Multiplier les actes citoyens et sensibiliser le grand public sont sans doute les armes les plus efficaces pour protéger la biodiversité de l’espace littoral.