Entre le 4 et le 5 mai, se déroulera la 24e édition d’A fiera di u casgiu di Venacu. Elle regroupe plusieurs exposants, bergers. Un moyen de vendre en direct, mais aussi de se faire connaître. Maria Franchi elle l'une d'entre eux, elle est présente sur le champ depuis la création de la foire.
Une évidence plus qu'un choix, comme son père, Maria Franchi est devenue bergère. Elle a fondé son troupeau à partir de celui de sa famille.
Actuellement, elle s'occupe tous les jours de 300 bêtes. Toutes de race corse.
Maria Franchi explique :
C’est une race qui marche bien en troupeau, qui valorise bien le maquis. Elle ne peut pas rester enfermée. Ce n’est pas une race qu’on peut garder enfermée dans un hangar. Elles meurent. Elles meurent parce qu’elles se battent, elles veulent vraiment leur liberté. Aller manger le maquis, c’est très important pour elles.
Des chèvres adaptées à l'environnement. Pour elle, cela participe à une bonne production. Environ 1,5 litre de lait par bête. Parfois même plus. Un produit brut qu'elle transforme elle-même.
Car en plus de la race, c'est son savoir-faire qu'elle a importé directement du village. « Au niveau du caillage, la température est assez froide par rapport aux autres fromages. Venaco est un village de montagne, du coup avant les vieux n’avaient pas de quoi chauffer le lait. Ils ne le chauffaient pas », précise Maria Franchi.
« C’est un peu une vitrine »
Elle commercialise son fromage et son brocciu auprès de revendeurs. Pour se faire connaître elle profite de vitrines comme a fiera di u casgiu, au début du mois de mai, là où la production de fromage fermier est au maximum. « Parfois des gens qui ont des magasins goûtent mon fromage et prennent mon numéro. C’est bien pour faire connaître notre produit. Ou il peut y avoir des consommateurs de Bastia, du coup, je leur dis où je vends mon fromage à Bastia. C’est un peu une vitrine », indique, la bergère.
Avec la transformation, le berger est obligé d'élargir ses compétences. Communication, commercialisation et secrétariat sont devenus des aspects primordiaux du métier. « On fait le fromage, après il faut trouver les points de vente. Donc il faut faire des factures, des bons de livraison, donner des coups de fil pour le vendre. Ça demande une autre organisation », reprend Maria Franchi.
S'adapter et évoluer en même temps que la profession. De Venaco à Sarrola, pour Maria Franchi, le défi n'est pas insurmontable. C'est la passion pour l'animal qui l'anime.