Dans un arrêté en date du 13 octobre, les services de l'Etat refusent l'autorisation d'exploiter une carrière à ciel ouvert de roches massives de granit sur la commune de Fozzano. Porté par la société Corsa Prefa, le projet était largement critiqué par élus et habitants des communes concernées.
Le préfet de Corse, Pascal Lelarge, a tranché : le projet de carrière de roche massive de granit à ciel ouvert sur le territoire des communes de Fozzano et de Loreto-di-Tallano ne verra pas le jour.
Dans un arrêté daté du 13 octobre, les services de l'Etat refusent ainsi l'autorisation environnementale portée par la société Corse Prefa, arguant notamment d'une "insuffisance de l'évalution qualitative des risques sanitaires, visant les émissions de poussières de silice cristalline vis-à-vis des populations avoisinantes". Pour rappel, l'exploitation devait s'étendre sur sept hectares pour une durée de 30 ans. Chaque année, 200 000 tonnes de granit devraient être produites. Le site prévoyait également des installations de concassage et de criblage.
La décision est consultable sur le site internet de la préfecture, et a été notifiée aux municipalités concernées et au pétitionnaire. Corsa Prefa dispose désormais d'un délai de deux mois pour déposer un éventuel recours auprès du tribunal administratif de Bastia.
⚠️ Arrêté portant Refus d'exploiter une carrière à ciel ouvert de roches massives de granit et des installations de concassage et criblage sur le territoire de la commune de #fozzano et de #loretoDiTalla
— Chantal PEDINIELLI De FILIPPI (@CPedinielli) October 20, 2021
Un avenir serein pour l’#AltaRocca et ses enfants #victoire #uniti pic.twitter.com/IzKaPATK3y
Le 29 septembre, la préfecture de Corse avait déjà annoncé avoir envoyé un "projet d'arrêté préfectoral de refus d'autorisation d'exploiter une carrière à ciel ouvert de granit sur le territoire des communes de Fozzano et de Loreto-di-Tallano" à la société Corse Prefa.
L'entreprise disposait de 15 jours pour faire part de ses observations, au terme de quoi la décision des autorités préfectorales interviendrait.
La crainte d'un risque pour la santé
En mars dernier, le projet avait reçu un avis favorable d'une commissaire-enquêtrice désignée en 2017 par le tribunal de Bastia.
L'accueil de cette exploitation était néanmoins plus mitigé au sein de la population de l'Alta Rocca. Une partie des habitants, réunis au sein du collectif "Foza di Talla" y étaient vivement opposés, trouvant là une nouvelle preuve du "sacrifice" du rural "pour bétonner le littoral", et craignant encore des possibles conséquences néfastes sur la santé. Un adjoint au maire de la commune de Sainte-Lucie-Tallana s'inquiétait notamment de "poussières toxiques" auxquelles la population pourrait être exposée.