François Hollande devant les élus de l’Assemblée de Corse

En visite officielle en Corse jeudi 2 mars, le président de la République François Hollande s’est exprimé devant les élus de l’Assemblée de Corse où il a confirmé la mise en place de la Collectivité unique de Corse au 1er janvier 2018.

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"Aujourd'hui le débat public a supplanté les actes de violences. Une page se tourne définitivement en Corse", s'est félicité François Hollande en introduction d’un discours d'une trentaine de minutes, timidement applaudi par les élus insulaires, jeudi matin.

"Le contexte a profondément changé en Corse", a souligné François Hollande lors d'une allocution à l'Assemblée de Corse. 

Collectivité unique au 1er janvier

François Hollande a confirmé la mise en place de la Collectivité unique de Corse au 1er janvier 2018, précisant que ce serait "la seule collectivité de niveau régoinal à conserver la clause de compétence générale".

"Avec ce nouveau statut, la Corse disposera d'une représentation institutionnelle forte et unifiée avec des pouvoirs largement supérieurs aux autres régions, puisque reprenant également les compétences des deux départements". 

"Ceux qui seraient tentés de remettre en cause cette évolution majeure prendraient des risques (...) vis-à-vis du pays tout entier", a-t-il encore ajouté à l'adresse de la droite qui souhaiterait une loi spécifique pour la Corse.
 

José Rossi, Camille de Rocca Serra élus territoriaux "Le rassemblement"; Jean-Felix Acquaviva, conseiller exécutif de Corse; Michel Stefani, groupe "Communistes et citoyens du Front de Gauche"; Maria Guidicelli, groupe "Prima a Corsica" ©France 3 Corse ViaStella

Révision constitutionnelle

Si François Hollande, dans les mots, n’a pas fermé la porte au principe d’une révision constitutionnelle, il a rappelé les difficultés que ce changement comporterait. Assurant "partager cette vision", le président a nuancé estimant qu’il y aurait "un risque d’incohérence".

Une révision de l’Article 72, demandée depuis des années par de nombreux élus, nécessiterait en effet une majorité des 2/3 au Congrès, qu’il n’a lui-même jamais obtenue, "y compris sur la ratification des langues régionales".

Langue Corse

S'adressant à plusieurs reprises au "peuple corse", expression inhabituelle dans la bouche d'un dirigeant français, François Hollande n'a enfin donné aucun écho aux revendications nationalistes de reconnaissance de la co-officialité de la langue corse avec le français ou d'instauration d'un statut de résident pour maîtriser la spéculation foncière et immobilière.

Sur la coofficialité de la langue corse, François Hollande a maintenu la position de son gouvernement, rappelant que la langue française était "la seule langue officielle de la République", mais que la langue corse était "un enrichissement commun". Il a dans cette optique confirmé "un plan de formation des professeurs sur six ans" et l'ouverture de cinq postes d'enseignement du second degrès bilingue à la rentrée 2017." 

François Hollande a annoncé la publication au journal officiel de l'ouverture d'une aggrégation en langue corse, le première concours devant avoir lieu en 2018.  
 

Xavier Luciani, conseiller exécutif en charge de la langue corse; Philippe Lacombes, recteur de l'Académie de Corse ©France 3 Corse ViaStella

Environnement

Au sujet de l’environnement, François Hollande a rappelé la création du parc naturel marin du Cap Corse en juillet 2016, qui contribue à la protection de plusieurs espèces menacées de la Méditerranée et protège des ressources naturelles marines.

Il a également mentionné la signature par Ségolène Royal des conventions d’appui financier aux 8 territoires à énergie positive, censés promouvoir et développer les installations à énergie électrique.

Rapprochement des détenus corses

Sur le sujet sensible du rapprochement des prisonniers, le président de la République a rappelé que l’Etat ne devait pas intervenir dans les procédures. 

François Hollande répondait à une revendication portée par les nationalistes au pouvoir à la Collectivité territoriale concernant la demande d'amnistie des prisonniers, qui les qualifient de prisonniers "politiques".

Il a déclaré être "attaché à la séparation des pouvoirs et à l'indépendance de la justice". "Dans le respect de la séparation des pouvoirs, dès que c’est possible les détenus originaires de corse peuvent être transférés en Corse, à partir d'une appréciation au cas par cas et décidé par la justice", a-t-il toutefois concédé.
 

Gilles Simeoni, président du Conseil Exécutif de Corse; Jean-Guy Talamoni, président de l'Assemblée de Corse ©France 3 Corse ViaStella



 

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